Des excuses qui n'ont pas convaincu
Seulement voilà, ses propos de 2008 (« je brûlerais moi-même des livres israéliens si j'en trouvais dans les bibliothèques égyptiennes ») ne seront pas effacés avec quelques excuses de circonstances. Quand bien l'homme serait honnête en affirmant qu'il est homme de paix et qu'il regrette ce qu'il a dit, le mal est fait et le placer à la tête de l'UNESCO serait infliger un sérieux revers à Israël.
Une forte mobilisation contre Farouk Hosni
Rien que cela suffirait à mettre les pays européens qui le soutenaient dans une position délicate. D'autre part nombreux sont les intellectuels et les institutions à appeler à ne pas voter pour lui, esquissant le portrait d'« un homme dangereux », qui ne respecte ni la liberté d'expression ni les différences de culture. Parmi ces voix-là, on retrouve Bernard-Henri Levy, Claude Lanzmann, et Élie Wiesel (Prix Nobel de la Paix).
Plus récemment, c'est Abdelwahab Al-Effendi (intellectuel et journaliste soudanais, il enseigne par ailleurs à l'université de Westminster à Londres) qui a appelé à ne pas voter pour Farouk Hosni dans une tribune du Courrier International. Il y explique que le mettre à la tête de l'UNESCO ne serait pas rendre service au monde arabe. Il conclut son article ainsi :
« Si Farouk Hosni devait être nommé à ce poste, ce qui est fort peu probable, cela ne servirait en rien les Arabes. Au contraire, il risquerait de devenir une source d'embarras. La dernière chose dont les Arabes ont besoin, ce serait que leur réputation, déjà en lambeaux chez eux, subît un nouveau déshonneur à l'extérieur ». Les votants ne se prononcent pas
Quant à la position de la France, l'ambassadrice de la France à l'UNESCO, Catherine Colonna, déclare : « Il est prématuré de se positionner » et rappelle que les candidats à ce poste doivent partager les principes de l'UNESCO c'est à dire entres autres « la tolérance et le respect de la diversité des cultures ».