Guerre 14-18 : Superbe galerie photos de soldats allemands

Publié le 30 mai 2009 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

La loi militaire de février 1911, dite loi « quinquennale », fixe à environ 525.300 hommes, 90.000 sous-officiers, 25.000 officiers et 14.000 volontaires d'un an l'effectif du temps de paix de l'armée impériale à atteindre en 1916. La loi additive de mai 1912 augmente ces nombres de 29.000 hommes, 5.000 sous-officiers et 3.000 officiers et précise qu'ils doivent être immédiatement réalisés, ce qui porte l'armée allemande à plus de 680 000 hommes, non compris les fonctionnaires détachés et les employés des services.

Deux nouveaux corps d'armée, le 20e à Allenstein face aux Russes et le 21e à Sarrebruck face aux Français, doivent être créés. L'armée est alors constituée de 25 corps d'armée (Garde, 19 corps prussiens, 3 corps bavarois, 2 corps saxons) qui engerbent 48 divisions (dont 10 à 3 brigades d'infanterie au lieu de 2), à peu près complets en infanterie, cavalerie et artillerie dès le temps de paix. En juin 1913, une nouvelle augmentation des effectifs est votée à une grande majorité par le Reichstag : 4.000 officiers, 15.000 sous- officiers, 117.000 hommes, 4.000 volontaires d'un an et 27.000 chevaux doivent permettre de créer 18 nouveaux bataillons d'infanterie, 34 escadrons de cavalerie et 7 batteries d'artillerie, mais aussi 11 bataillons du génie et 13 des troupes de communication, marquant ainsi la prise en compte des caractéristiques de la guerre future. Dans le même temps, le contingent annuel qui était de 285.000 jusqu'en 1910 passe à 292.000 en 1911, pour atteindre 350.000 en 1914, et les grandes unités stationnées face à la France (8e, 14e, 15e, 16e et 21e corps prussiens, 2e corps bavarois et trois divisions de cavalerie indépendantes) ou sur la frontière russe (1er, 2e, 5e, 6e, 17e et 20e corps prussiens) sont dites « à effectifs forts », c'est-à-dire en permanence presque à leur effectif du temps de guerre.

Pour faire face à la crise du personnel, un nouveau modèle de division d'infanterie à trois régiments, au lieu de quatre, est généralisé en 1915, processus facilité comme du côté allié par l'augmentation matérielle et de la puissance de feu. Les compagnies de soutien et les dépôts, comme du côté français, sont vidés des hommes valides et l'effectif de chaque bataillon réduit. Au printemps 1917, tout en se repliant à l'abri des positions de la ligne Hindenburg, l'armée allemande monte une nouvelle fois en puissance : une nouvelle classe est appelée et 13 divisions nouvelles sont créées. Les services de renseignements français évaluent alors sa puissance à 234 divisions d'infanterie (dont 155 sur le front du nord-est, 77 sur le front russo-roumain, 2 dans les Balkans), 14 divisions de cavalerie (dont 2 sur le front occidental et 12 sur le front oriental), 9.000 pièces d'artillerie de campagne et 7.200 d'artillerie lourde (pour les deux tiers sur le front du nord-est).

Au 21 mars 1918, lorsque commence l'offensive Michael, l'armée allemande se compose de 248 divisions, dont 197 déployées sur le front occidental et parmi lesquelles 48 avaient pu être ramenées d'Europe orientale au cours des cinq derniers mois. Selon le 2e Bureau français, grâce à une judicieuse utilisation de sa position centrale et une utilisation intensive du réseau ferroviaire, Berlin compte sur le front de France 69 divisions disponibles le 25 avril, 70 le 10 mai et 81 le 19 mai. L'armée impériale doit néanmoins toujours entretenir des forces significatives sur d'autres théâtres : 39 divisions en Russie et en Ukraine, 8 en Roumanie, 2 en Macédoine, 1 en Turquie. Mais cet avantage numérique est fragile : la classe 1919 a été incorporée dans les unités et la classe 1920 commence à faire son apparition durant l'été. Il n'y a donc plus de réserves du côté des Empires centraux alors que du côté allié l'armée américaine va bientôt faire la différence.

Au total, selon le Volks Zeitung du 15 juin 1921, les pertes allemandes pour l'ensemble de la guerre s'établissent à 1.531.148 tués, 991.340 disparus et 4.211.481 blessés. On compte 24,7% de tués parmi les officiers d'active et 15,7% parmi les officiers de réserve ; 101 généraux sont considérés comme ayant été blessés au feu, parmi lesquels 64 Prussiens, 28 Bavarois, 7 Saxons et 2 Wurtembergeois.

Source du texte : Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918