On a inventé un nouveau mot pour qualifier le style de Nicolas Sarkozy : l’hyperprésident. Dans la foulée, tant qu’à faire, on l’a aussi exporté en le « vendant » à Barack Obama.
Il n’y avait pourtant pas besoin de faire cet effort d’invention : Nicolas Sarkozy est bel et bien le porte-drapeau d’un nouveau style, mais il n’a rien de spécifique à la fonction présidentielle et est bien connu des spécialistes du marketing. Et cela nous raconte une histoire très intéressante.
Nicolas Sarkozy est en effet hypermobile, tout simplement.
L’agence de communication CLM/BBDO a d’ailleurs sorti récemment une étude baptisée Mobilife, sur les hypermobiles justement. Une centaine de
personnes ayant le profil de l’hypermobile ont été interrogées, et les similitudes avec le président de la République sont frappantes.
Côté démographie : ce sont des CSP+, des urbains, ils ont entre 20 et 55 ans, et se déplacent plus de 9 heures par semaine.
Pile-poil. C’est aussi une caractéristique nouvelle par rapport à ses prédécesseurs, que de voyager autant en France et à l’étranger. Certains ont
déjà brocardé l’augmentation massive des frais de déplacements du chef de l’Etat.
Bien-sûr, l’étude de CLM/BBDO s’attache au consommateur et non à la vie politique, mais est facile à établir, en ce sens que le concept de l’hypermobilité est un véritable bouleversement du
comportement des individus, avec une nouvelle relation, au temps, aux autres, à l’information…
L’hypermobile a sa propre notion du temps, qui ne se préoccupe pas de celle des autres : c’est son temps, et il l’organise de la manière qu’il juge la plus productive pour
lui. L’étude pointe que, pour les hypermobiles le moment le plus productif, c’est souvent sur les coups de midi qu’il se produit. Et tiens, on dit de Nicolas Sarkozy qu’il n’est pas un convive
très difficile, pour peu que le service soit… rapide : donc une sorte de fast good food.
L’hypermobile est aussi multitâches, et là, on se souvient des mots de Claude Guéant, le secréataire général de l’Elysée, à propos du rythme fou des réformes : « si on
ne fait pas tout en même temps, on ne fait rien ».
L’hypermobile est aussi un adepte de la journée de… 48 heures, besoin d’hyperproductivité oblige. D’où une tendance à la sauterelle-attitude : bondir d’un sujet à un autre,
sans « perdre » de temps à approfondir. Encore un trait très sarkozyen.
Transposé dans le monde de la consommation, cela donne des marques qui s’adressent directement au consommateur, veulent vibrer avec lui, interagir, créer du lien permanent : si Nicolas
Sarkozy est la marque et les Français les consommateurs, cela ne vous évoque rien ?
L’étude conclut en prédisant l’avènement de l’homme hypermobile un de ces jours, car pour l’instant ce sont les sédentaires qui sont toujours majoritaires…