Avec mes camarades du Front de Gauche de Paris, ce matin j'ai crié dans le Métro parisien !
Sous le haut patronage de Danielle Simonnet, conseillère de Paris et inventrice du concept, ce matin, des équipes de militants étaient sur le pont, ou plutôt sur le quai, précisément sur 11 des 14 lignes du Métropolitain.
Avec mes amis du Parti de Gauche du 12ème arrondissement, nous nous sommes retrouvés à 9h à la station Porte de Charenton. Après avoir répété le texte écrit par Danielle et Christophe Robillard, nous nous sommes lancés. Je suis entrée dans le wagon de queue par la porte du milieu. J'ai attendu le biiip de fermeture des portes (pour ne pas être interrompue ensuite !) et j'ai crié :
« Bonjour, c'est les crieurs du Front de Gauche !»
Des têtes se lèvent... et les camarades entonnent : « Joyeux anniversaire, Joyeux anniversaire ». Les passagers se marrent.
Je poursuis : « Et oui, il y a 4 ans, jour pour jour, le 29 mai 2005, 55% des français ont voté NON au Traité constitutionnel européen car c'était un projet d'Europe ultralibérale et anti-démocratique. Pourtant, est-ce que ce vote a respecté ? »
Les militants du Front de Gauche : NON !!
Les passagers commencent à comprendre de quoi il en retourne..
-Et le vote NON des hollandais ? a-t-il été respecté ?
-NON !
- Nicolas Sarkozy l'a rebaptisé Traité de Lisbonne et l'a fait voter en douce au Parlement avec les voix de l'UMP
-berk
-Et aussi des voix du Ps et des Verts..
-ouuhh
-Les irlandais, eux, ont eu le droit de voter par référendum. Ils ont voté NON. A-t-on respecté le vote des irlandais ?
-NON !
-Et, non. Aux irlandais, on leur demande même de revoter !
J'avoue que je me suis régalée de retrouver posé sur moi tant de regards approbateurs. C'est vrai quoi, cette démonstration ne peut que nourrir la consternation.
Mais déjà le métro ralentit pour arriver à la prochaine station alors je presse le débit :
« Si, comme nous, vous trouvez que ce n'est pas démocratique, si vous pensez qu'il faut une Europe sociale, écologique, qui sache réagir face à la crise, alors le 7 juin, pour les élections européennes, il n'y a qu'un seul bulletin possible : le bulletin Front de Gauche ! Bonne journée à tous !».
Vite, vite, courir, car il faut entrer dans la rame suivante avant que les portes ne se referment.. et recommencer !
Au fil des stations nous prenons de l'aisance, nous rythmons mieux notre discours. Parfois, s'il reste du temps, Pierre-Yves lance : « En Ile-de-France, liste conduite par Patrick Le Hyaric et.... Raquel Garrido ! », les camarades me désignent en ouvrant les bras. Là, j'avoue, les voyageurs restent scotchés ! Un coup, la rame s'arrête au milieu du tunnel.. il faut faire durer le discours. Pas de problème, Mathias interroge le wagon : « Petit sondage : que ceux qui ont bénéficié du bouclier fiscal lèvent la main ! ». Evidemment, personne ne lève le doigt, mais tous rigolent franchement et prennent nos tracts de très bon cœur.
Après avoir fait la ligne 8 nous prenons la ligne 1, où circulent des rames constituées d'un seul tenant. Nous nous adaptons. A la fin de la harangue, nous ne sortons pas, nous cheminons entre les sièges en chantant : « Joyeux anniversaire, Joyeux anniversaire, le 7 juin j'vote Front de Gauche, et je sanctionne Sarko ! ».
A 11h30, je n'ai presque plus de voix. Nous arrêtons, car de toute façon Geneviève doit partir à Beaubourg où le Front de Gauche a organisé un Jeu de l'Oie géant sur le thème de l'Europe. J'adore cette façon de militer. Je l'ai confirmé à Anaël qui gère la prochaine criée : Je recommencerai mardi matin !