Je ne pense pas qu'il y ait de l'orgueuil et de l'impertinence à écrire l'histoire de sa propre vie, encore moins à choisir, dans les souvenirs que cette vie a laissé en nous, ceux qui nous paraissent valoir la peine d'être conservés. Pour ma part, je crois accomplir un devoir, assez pénible même, car je ne connais rien de plus malaisé que de se définir et de résumer sa personne. (...) Je regarde comme un devoir de parler de mon passé et de mon présent (car) beaucoup d'être humain vivent sans se rendre compte de leur existence, sans comprendre et presque sans chercher quelles sont les vues de Dieu à leur égard, par rapport à leur individualité aussi bien que par rapport à la société dont ils font partie. Ils passent parmis nous sans se révéler, parce qu'ils végètent sans se connaitre. (...)
Le récit des souffrances et des luttes de la vie de chaque homme est donc l'enseignement de tous. (...) Ecoutez ma vie c'est la vôtre.(...)Comme un ami qui est passé par ces étapes difficiles de la vie, je veux vous dire "je suis passé par là, je connais cette douleur, j'ai survécu, vous pouvez vaincre !". Voilà les premières lignes de "Histoire de ma vie" de George Sand. Tout est là. Biensûr il y a un autre dimension dans la musique, dans notre époque, dans le rôle du "poète" qui d'après George est le seul à être pardonné de parler de lui, de se mettre sur un pied d'estal car il propose du rêve, et sa dimension lyrique l'y contraint...