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François Bayrou est en plein état de grâce. Il a repris assez méthodiquement les mêmes méthodes de campagne que celles de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle 2007 dont l'art d'assumer son ambition présidentielle.
La valeur ajoutée de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle 2007 : sur le plan personnel vouloir la victoire davantage que les autres compétiteurs. Sur le plan public, il a posé son ambition présidentielle sur la place publique le plus naturellement du monde. Le "ballet" habituel des hypocrisies avait pris fin. Il avait tourné une page de la vie politique Française.
Pour la présidentielle 2012, François Bayrou est le seul à assumer son ambition de façon comparable. L'opinion apprécie cette clarté.
Il ajoute une autre approche qui là change de la tactique pour 2007 : il valorise sa mise en quarantaine et ses moyens faibles.
Avec la crise, il y a désormais 60 millions de Robinson Crusoé, seuls, assiégés par un flux ininterrompu d'informations, blindés de déceptions et de distance.
Il n'y a plus de " parole d'Evangile ". Le temps des " Français veaux " est terminé. S'ouvre celui des renards solitaires flairant le piège partout.
Depuis le début des années 2 000, la majorité silencieuse Française a passé le cap du rejet. Elle est entrée dans l'indifférence. C'est une étape encore plus dangereuse car elle témoigne de la profondeur du fossé.
Cette indifférence c'est le rejet des élites comme des "voleurs de pouvoir".
Parce qu'il ne donne pas le sentiment d'appartenir aux élites, François Bayrou devient proche. Il met en place "la tactique du tracteur" qui creuse son sillon. Cet art d'assumer est la clef des nouvelles réussites parce que l'opinion y voit un zest de vérité.