Vous n'êtes pas sans savoir, chers lecteurs, que je suis encarté dans un parti politique. En l'occurrence, je suis chez les Verts depuis 2002 en tant que cotisant, et je vote Verts, sans faute, depuis 1995. Et depuis 1995, je suis dans le courant de Dominique Voynet. Cette femme a réussi pour moi à combiner, sans excès, les positions écologistes, les sujets sociétaux, la vie politique et le "juste-ce-qu'il-faut" de politicien. Ne nous voilons pas la face, pour arriver à ces niveaux, il faut être un brin politicard. Et ce n'est pas un insulte, c'est un fait.
Or, les élections européennes sont dans 15 jours environ. Et à ce jour, je ne sais pas pour qui je vais voter. Car une chose est sûre, je ne voterai pas pour la liste Europe Ecologie. Europe Ecologie est un rassemblement sur des bases écologistes et sociales. Je suis (presque) en tout point d'accord avec le constat posé dans le programme :
Rassemblement de citoyennes et de citoyens, d'élu-e-s et de responsables associatifs est né de l'ambition de fédérer les écologistes pour proposer un nouveau contrat pour l'Europe, un New Deal écologique et social. Ce contrat est d'abord un plan d'urgence face à la crise. Mais c'est un programme de sortie de crise, pas de replâtrage. A raison de 100000 chômeurs de plus chaque mois en France, nous ne pouvons nous satisfaire de demi-mesures.
Certains proposent une relance par la consommation à coup de surendettement et sans tenir compte des bas revenus, d'autres une relance par l'investissement dans des secteurs dépassés. Ils n'ont d'autre ambition que de brûler des milliards d'euros dans un système libéral et productiviste qui a failli.
On ne résoudra pas la crise avec les politiques qui l'ont provoquée. On ne trouvera une issue qu'en coordonnant à l'échelle européenne une orientation politique nou- velle : la conversion écologique et sociale de l'économie, un autre projet de société.
Le contrat d'Europe Écologie repose sur deux idées simples :
Pour protéger, il faut changer : une autre régulation économique, reposant sur la mutation écologique de la société, constitue la seule issue réaliste et durable. Secteur par secteur, cette conversion doit commencer maintenant pour éviter la catastrophe.
Pour changer, il faut protéger : les populations européennes ne s'engageront dans cette réorientation que si elles ont la garantie que ce changement de direction favorise leur mieux-être. Par conséquent, les droits fondamentaux, sociaux et environnementaux doivent être garantis. La crise est l'occasion de les renforcer maintenant.
Le nouveau contrat écologique et social que nous proposons a pour ambition de refonder l'Europe du Traité de Rome.
Bon constat et bonnes pistes de nouveau contrat européen. Et puis, comme d'habitude, malgré un constat partagé, des axes en accord, je reste sur ma faim et mon malaise.
Ce malaise que je retrouve avec le discours officiel des Verts, qui disparait que je discute avec certains d'entre eux (Y compris haut placé => François de Rugy qui m'a déjà récupéré lors d'un déjeuner avec Emmanuelle Bouchaud), et qui réapparait quand j'entends encore "les propos dans le poste". Ce malaise pourrait se traduire par "je n'adhère pas au parti des oiseaux". Pourtant, on sait parler d'autres choses. Justement, c'est ce qui m'a poussé à adhérer : les Verts ont une autre vision de l'économie, les sujets sociétaux étaient en pointe (Mariage gay, réduction du temps de travail, culture, ...).
Mon parti ne serait donc qu'un aiguillon sur les sujets de société et le flingueur sur les questions environnementales ?
Peu à peu, j'ai retiré mes billes d'investissment TEMPS. Autant j'avais fait les réunions des dernières élections (Présidentielles), autant je participais à la vie de mon groupe local, autant maintenant, c'est plus rien.
Alors, mon soutien est plus que faible, je pense apporter plus par mon boulot et l'approche "citoyenne, DD et environnement" que par mon investissement politique. Surtout qu'il s'approche de plus en plus de la portion congrue...
Concernant mon vote, il est d'autant plus difficile pour voter pour "le parti des oiseaux" que les enjeux européens ne sont pas minorés de mon côté. Je suis pour la construction européenne, dépassant les limites nationales des Etats. Et je sais, et admet, que 70% des réglementations nationales proviennent de décisions européennes. Point de défaitisme. Et ce n'est parce que l'Europe est le meilleur lieu pour la protection de l'environnement, que je me laisse bercer sur la nécessité d'avoir la même défense des individus, des salariés et des droits sociaux. Et là, force est de constater que cela pêche. Non pas que le programme d'Europe Ecologie pêche (Sans jeu de mots), mais parce que les recrutements des candidats, et surtout des têtes de listes, y compris Eva Joly [1]. Sandrine Bélier, José Bové et Yannick Jadot sont certes, de très bons militants pour l'environnement, mais sur des questions sociales... Quelles sont leurs positions intérieures sur l'immigration ? Le mariage ? La religion ? La laïcité ? Les impôts ? La TVA ?
Autant je peux connaître en partie les positions des Verts, mais Europe Ecologie ? Alors, si on regarde les autres listes...
Alors, vous pensez que je voterai pour qui ? ...