30 bougies, 4 amis, 4 chevaux, pour une escapade hors du temps.
Nous parcourons Buenos aires à contre sens des employés pressés, ce matin nous partons en long WE. Le bateau qui nous conduit en Uruguay se faufile dans le port marchand entre pétroliers et cargo abandonnés. Nous mettons une heure à traverser le large Rio de la Plata, une artère beige qui sépare les deux pays. C’est à Colonia que nous débarquons, Alicia nous y attend pour nous conduire à l’estancia familiale San Pedro. Ici nous sommes accueillis comme des hôtes, pas de réception, pas de clefs, pas de lobby. San Pedro appartient à Maria, grande collectionneuse d’art, grande voyageuse; Maria est aussi un peu mystique. Elle vit ici entourée de personnages passionnés par ses recherches. Nous prenons pleinement part à la vie de cette demeure, et nous posons nos valises pour quelques jours d’une retraite paisible et authentique pour fêter les 30 ans de Romain. L’estancia est ancienne, 1840, de larges murs de pierres, des vieux parquets qui craquent, des draps brodés, des poêles en céramique réchauffent nos grandes chambres. Nous y retrouvons l’odeur oubliée des vielles demeures. Nous avons laissé nos sacs à dos pour un beau sac et de beaux habits empruntés tels des citadins en WE. Mais surtout Romain Fanny et Nath sont très fiers d’exhiber leurs nouvelles bottes, et Remi ses belles espadrilles rayées, accessoires indispensables pour une WE réussi au campo.
La famille vit à un rythme très latin, les déjeuners sont à 14h30 puis les diners à 22h. Nous apprenons à vivre doucement. Alors en attendant notre premier déjeuner nous profitons de la piscine, bien que ce soit le début de l’hiver, le soleil nous réchauffe. Nos journées sont rythmés par les préparations méticuleuses du Maté. On vit le rêve Uruguayen. L’après-midi passe donc bien vite et d’ailleurs nous sommes envoyés dans le campo voisin pour ramener les vaches. On se prend au jeu et sous le soleil couchant en conduisant les vaches à la laiterie nous écoutons le vieux Mario qui nous en apprend long sur ses vaches hollandaises. Nous repartons avec un fromage, on est ravi; ça nous change de l’Asie… Ici la gastronomie nous convient très bien. Nous avons d’ailleurs la chance de partager un asado avec la grande famille pour notre dernière soirée. C’est à croire qu’ils avaient deviné notre envie de steak. Nous sommes comblés avec de belles pièces de lomo, de bife de chorizo, de la saucisse chorizo, et un bon Malbec. Comme le veut la tradition, nous ravivons le feu et en remerciement de ce festin nous sortons guitares et chansons.
Nous passons les deux autres journées à cheval, on commence à se sentir complètement gaucho. On redécouvre le plaisir de monter en harmonie avec la nature, chaque cheval est dresse par son gaucho dans un rapport sincère à la terre et au travail, ce ne sont pas des chevaux de manèges.
Nous nous rendons vite compte de la différence dans la complicité que nous avons avec Pampa, Chiquita, Meringué, Luis, alias nos montures. Quelle liberté ! Ici pas de queue-leu-leu, pas de moniteur stressé, mais un jeune péon en espadrilles et bombacha, content de partager sa passion. Nous parcourons des paysages incroyables de cette campagne uruguayenne. De grands espaces ou nous passons au milieu de chevaux sauvages dans des landes, de chemins de terre déserts, les longues plages de sable blanc le long du rio, les cris des perruches. Nous vivons un moment incroyable en galopant tous les quatre cote à cote sur ces plages. C’est un véritable retour au source.
Nous préparons le diner d’anniv de Romain: du foie gras en direct de Carcassonne, du champagne et du vin français, Nathalie investie la cuisine pour la tarte au chocolat de Romain. Une grande table de 20 personnes, nappes blanche argenterie, bougies, et ballons. Puis, les bougies soufflées, on jette de grands tapis uruguayens sur les pelouses. Guitare à la main Rémi accompagne fanny au chant. Loin de toute pollution lumineuse nous contemplons les étoiles. Moment parfait.