Cette semaine je m’inspire du calendrier pour vous parler de « La
Pentecôte » peinte par Jean Restout. Si ce mot évoque peut être, pour la plupart, un pont du mois de mai je vous rappelle qu’il s’agit aussi d’une fête
chrétienne.
Selon les Evangiles, les apôtres émus de la mort de Jésus et de sa résurrection étaient réunis quand ils entendirent un grand bruit et virent apparaître des langues de feu qui se posèrent sur chacun d'eux. Ces langues de feu, symbolisant l’Esprit Saint, leur permirent de parler toutes les langues et enseigner le message de Jésus. On considère d’ailleurs que cette date marque le début de l’Eglise. Cet évènement a eu lieu cinquante jours après Pâques, en grec Pentekostê, d’où son nom.
Cet immense tableau (long de 7,78 m et haut de 4,65 m) a été peint pour le réfectoire de l'abbaye de Saint-Denis. Il donne un effet de surnaturel par la lumière qui émane du ciel et la vue de la scène en contre-plongée, les personnages sont touchés par la grâce, d’autres semblent effrayés. Le haut de la toile où figurait la colombe du Saint Esprit a disparu.
Jean Restout (1692 – 1768) est le fils de Jean Restout (1663 – 1702), peintre originaire de Caen qui travaillait à Rouen, où il épousa la sœur de Jean Jouvenet. Celui-ci devint le parrain et le maître de son neveu Jean. On le voit il s’agit d’une dynastie de peintres dont le père et le fils portent le même prénom. Celui qui nous intéresse, appelé Jean II Restout, fut formé par son père et son oncle qui étaient des peintres d’histoire. Contrairement à la plupart des peintres il ne fit jamais le voyage en Italie ce qui ne l’empêcha pas de mener une brillante carrière à l’Académie, il a peint des tableaux mythologiques, des portraits. L’essentiel de sa création consiste en des tableaux d’inspiration religieuse, il était d’ailleurs proche des Jansénistes, un mouvement religieux né au XVIIe siècle posant le principe de la prédestination. Le Louvre a donné son nom à une des salles de peintures au 2e étage de l’aile Sully.