Le dépôt de bilan de l’ex-premier constructeur mondial n’est plus qu’une question de jours. A l’issue de la tentative de la dernière chance damandée par barack Obama qui consistait à faire accepter aux actuels actionnaires d’être dilué à 90%, General Motors devrait passer sous chapitre 11 (loi de protection des faillites aux Etats-Unis).
Une ultime tentative de sauvetage imposée par la Maison Blanche.
Barack Obama s’était montré intransigeant. La proposition de la dernière chance devait être faite aux créanciers. Fin avril GM a donc proposé à ses créanciers obligataires d’accepter une dépréciation de 90 % des 27 milliards de dollars qu’ils détiennent contre 10 % du capital du groupe. Les actionnaires actuels ne posséderaient après restructuration plus que 1 % du capital. Le solde, soit 89 %, revenant à l’État (majoritaire) et au syndicat des ouvriers UAW.
Sans réelle surprise, GM a indiqué l’offre n’avait pas rencontré le succès escompté, les créanciers estimant pourraient obtenir plus si GM était placé sous la loi de protection des faillites (Chapter 11).
Alors que le groupe ne subsiste que par les prêts gigantesques – 19.4 milliards de dollars – déjà octroyés par l’Etat, la facture pourrait encore s’alourdir pour le contribuable US afin d’éviter la liquidation. Le Wall Street Journal parle d’une injection de 50 milliards de capitaux supplémentaires. On assisterait alors à une véritable nationalisation avec un Etat qui se retrouverait actionnaire à hauteur de 70% contre 17.5% pour le syndicat des ouvriers UAW.
Selon le Wall Street Journal, l’État pourrait injecter jusqu’à 50 milliards de dollars pour éviter une liquidation. Une somme considérable qui pourrait renforcer la part publique au capital à l’issue de la restructuration. On évoque 70 % pour l’État. L’UAW verrait sa part réduite à 17,5 %.
Un depôt de bilan salvateur
Le dépôt de bilan va permettre à GM de faire une cure d’amaigrissement. Sur le territoire national, le géant veut supprimer 1 100 points de vente dans un premier temps (contre 800 pour Chrysler) sur 6 000, et même 3 600 d’ici à fin 2010. La réduction de la dette sera également plus ardue. Alors que les créances de Chrysler, non coté en Bourse, sont détenues par 45 banques et fonds spéculatifs, celles de GM sont éparpillées entre des milliers d’investisseurs.
A l’international, GM poursuit son plan de cession. Opel est en cours de vente et le canadien Magna est sur les rangs. Saab, autre fleuron européen du groupe sera également cédé.
«Mon espoir est que nous verrons GM et Chrysler émerger de ce processus plus minces, plus économes et plus compétitifs», a déclaré ce week-end Barack Obama. À l’issue du redressement judiciaire, GM devrait afficher des coûts horaires de ses ouvriers comparables à ceux de ses concurrents asiatiques qui produisent aux États-Unis.
Epilogue
Le groupe mal géré, pléthorique, n’allait pas bien avant la crise financière. Celle-ci l’a précipité dans la tombe. Le groupe n’a pas su faire évoluer sa stratégie face à des nouveaux concurrents asiatiques plus flexibles et plus compétitifs. Il s'est aussi enfermé dans un secteur en perte de vitesse, les gros véhicules, comme les 4X4 très consommateurs d'énergie. Il n’a pas su anticiper les demandes pour des véhicules plus verts et moins gourmands en carburant.
Après avoir cumulé plus de 70 milliards de pertes nettes depuis 2005, le dépôt de bilan est logique. L’Etat ne peut cependant pas laisser tomber ce mastodonte de l’industrie US. Sa faillite pure et simple entraînerait 1,3 million destructions d'emplois en 2009 et 2,2 millions en 2010 en comptant les répercussions sur les sous-traitants.
L’ex – Big tree, “Too big to fail”?
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