Pour faire un bon vin, il faut avoir (notamment) un beau raisin, une belle vigne, de beaux ceps. Et donc, un bon sol.
Produire du vin bio ( = produire du vin à partir de raisin bio) passe donc par une attention toute particulière portée au sol, sur la durée.
Contrairement à la viticulture classique, où l’on a fréquemment recours aux désherbants, la viticulture biologique recommande l’enherbement des parcelles. Il favorise en effet le développement de la biodiversité : des prédateurs utiles, comme la coccinelle, mais aussi des vers de terre ou de petits mammifères, qui remuent la terre, la malaxent, l’aérent.
Au niveau micro-organique, les bactéries jouent un rôle important sur la richesse du sol en éléments nutritifs.
Les racines des plantes se développant vont également entrer en concurrence avec celles de la vigne, l’obligeant à aller chercher sa nourriture plus profond dans le sol. En outre, l’enherbement améliore la perméabilité du sol, et le rend plus stable, donc moins sensible aux érosions hydraulique et éolienne. L’enherbement doit cependant être réfléchi et contrôlé, la concurrence pouvant être au final néfaste à la vigne, et la présence d’un couvert végétal pouvant être catastrophique au moment des gelées tardives. (cf notre article sur l’enherbement).
Or, l’usage de produits chimiques vient détruire la faune et la flore et nuire à cette biodiversité. Avec l’usage de désherbants, le sol n’est plus labouré, et le passage répété d’engins agricoles lourds vient le tasser. Il devient compacte,
Plus largement, comme tente d'en faire prendre conscience Claude Bourguignon, l'agriculture chimique représente une menace écologique, en portant grandement atteinte à la biodiversité.
Certes, les produits utilisés aujourd'hui en agriculture sont moins nocifs qu'il y a quelques décennies, et subissent des tests afin d'évaluer et de limiter leur impact sur la santé et l'environnement. Mais le risque zéro n'existe pas (le laboratoire Bayer avait par exemple dépenser plusieurs millions d'euros au développement d'un insecticide qui s'est finalement révélé toxique pour les abeilles).
La France consomme plus de 100 000 tonnes de pesticides par an, et prés de 100 produits et 80 matières actives sont commercialisés rien que pour la vigne.