Bientôt, je vais emménager dans mon nouvel appart, et j'en suis bien content. Parce que ça
fait plus d'un mois que je prends mes douches chez les autres. Et ça, c'est carrément chiant, le coup de la douche.
C'est vrai, je me sens tributaire des autres. Obligé d'appeler untel : "ta douche est dispo ? Ouais ? Ha super, je vais pouvoir sentir bon !". Et puis du coup, j'avais l'impression de
squatter chez les autres, chez elle. Quelque part, je lui bouffais son espace de vie. Enfin le leur, cause qu'il y a colocation chez l'aimée.
Donc normalement le 8 juin au plus tard, j'emménage. Un chouette appart que j'ai trouvé. Au 4ème avec ascenseur, vue sur les toits, au calme. Grand balcon, enfin long et étroit. Trois portes
fenêtes donnant dessus, ce qui est assez classieux. Et surtout, baignoire et immense cuisine ! Ca va envoyer du steak aux diners, et des rhums-aux-fruits aux apéros ! Les copains, ils vont se
régaler.
Je réfléchissais à ça l'autre jour, ça fait bien longtemps que je n'ai pas pu accueillir des invités chez moi. Au calme et en confort. Ca fait des années en fait. Avant, soit j'étais en coloc et
ça ne s'y prêtait pas trop, soit je travaillais comme un âne dans une ville où je ne connaissais pas grand monde, ou soit j'étais dans un local ou y'a pas d'eau chaude (ça c'est en ce moment en
fait). Alors qu'avant, quand j'habitais "chez moi", putain ça envoyait des apéros à tout bout de champ ! C'était une auberge espagnole. Et c'était cool ! Je suis plutôt du type hospitalier. Et
là, de pas pouvoir recevoir ni même cuisiner, fichtre que ça me manque.
Il va y avoir des estomacs de rassasiés dans mon nouvel et chouette appart. Préparez vos bedaines !
Et puis c'est bien de pas vivre là où on travaille. L'autre jour, un pote m'a dit qu'en plus j'avais déjà essayé ça, et ça m'allait pas trop. Exact, j'ai la tendance facile à me défoncer les
rotules au taf. Maintenant que je le sais, j'essaie de faire gaffe. Pas oublier de penser à soi quoi. C'est important ces choses-là. Avoir justement un lieu-cocon, où l'on se sent bien, où l'on
peut se gratter les couilles en matant Faites entrer l'accusé. Un lieu où y'a une cafetière qui parfume les matins. Un lieu où quand on y est, on pense pas au boulot justement.
D'un côté, l'espèce de misère matérielle, où je baigne en ce moment dans le putain de local de Jackuse, fait que je vois ce futur appart comme un véritable bonheur à venir. A force d'être affamé,
un plat de riz semble délicieux. La métaphore est complètement conne, et c'est pour ça qu'elle est bien !
Allez, une p'tite photo de la vue sur les toits quand on est sur le balcon :
Moi j'trouve ça carrément sympa !
Je ne sais pas si l'aimée y viendra un jour. Je l'espère bien... Ces derniers temps, je devais pas être très aimable. Fatigue, squattage, stress professionnel, boulot stakhanoviste... J'me
connais, je suis pas très facile quand les conditions sont dures. Pas évident de rigoler beaucoup quand on a Père Fourras et Passe-partout qui font du ping pong dans la tête. Alors cet appart,
vraiment, je l'attends avec impatience.
J'ai une sacrée chance d'être soutenu par les parents. Je sais bien que cette chance-là, peu l'ont. Mais un jour, je m'autofinancerai ! Question d'éducation aussi, un jour, je leur rendrai la
pareille avec joie. Un jour, j'agirai de la même sorte avec mes mômes. Si je n'avais pas des parents comme ça, jamais j'aurais pu en arriver là aujourd'hui.
L'aimée me manque. Je serais bien heureux de préparer de bons petits diners...