L'écrivain marocain d'expression française, Abdellah Taia, a vu son dernier roman, L'armée du Salut, être publié aux Etats-Unis avec une préface de l'auteur Edmund White indique l'AP.
Dans ce livre autobiographique, il raconte comment il est venu faire ces études légalement en Europe (en Suisse plus précisément) et s'est retrouvé expulsé comme d'autres sans-papiers. C'est là qu'il a rejoint l'armée du Salut.
Ce qui choque dans ses livres ce n'est pas tellement l'histoire de son expulsion mais le fait qu'il raconte des amours homosexuels avec des passages assez explicites.
En effet, l'homosexualité est encore très mal vue par une majorité de pays arabes. L'auteur a même été invité par des critiques a renoncer à sa nationalité afin de « ne pas jeter la honte » sur le Maroc et sa famille dont il est question dans ses cinq livres autobiographiques estime qu'il l'a publiquement humiliée.
Il faut savoir aussi que l'homosexualité au Maroc est passible de six mois à trois ans de prison. Cette sanction est rarement appliquée, cela dit, et le Maroc est de longue date relativement clément en ce qui concerne l'homosexualité et d'autres pratiques interdites par l'Islam.
L'auteur a déclaré : « La chose la plus difficile et d'avoir le courage de prendre un stylo et d'écrire pour la première fois ». Il a expliqué aussi qu'« aujourd'hui quand j'écris, je ressens un sentiment d'urgence comme si ma vie en dépendait ».
Ses autobiographies écrites en français sont pour l'heure traduites en sept langues dont depuis peu l'anglais mais surtout l'arabe. Il est aussi un symbole pour la jeune génération gay arabe.