Qui ne connaît pas l'ours polaire? Pourtant, celui-ci risque bien de disparaître dans moins d'un siècle. L'ours blanc voit son habitat naturel - dans les régions arctiques - fondre au fil des saisons. Il fait partie de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
L'ours polaire est un mammifère semi-aquatique, dont la survie dépend de la banquise: il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. L'ours blans possède la morphologie d'un ours typique, cependant celle-ci s'est adaptée à la natation: son corps, son cou et son crâne sont plus longs, ses oreilles plus petites.
Blanc comme neige
Son épaisse couche de graisse et sa fourrure abondante l'isolent du froid. La couleur de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. L'ours polaire est extrêmement bien isolé et il souffre de la chaleur dès que la température dépasse les 10°C.
Ses poils ne sont pas pigmentés en blanc, mais sont incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs. Vu que sa fourrure absorbe les rayons violets et ultraviolets, elle a souvent des reflets jaunâtres. L'ours polaire ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été.
Perte de poids
L'ours polaire a des prises de poids assez spectaculaires, il peut prendre plusieurs centaines de kilos en quelques mois en période de chasse. Les mâles pèsent généralement entre 400 et 600 kg pour une taille de 2 à 3 mètres de long. Les femelles, elles, pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 grammes.
Des données récentes montrent que le poids des ours polaires décline. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a dévoilé que le poids des ours blancs était 50% inférieur à leur poids dans les années 1970.
Banquise
Dans la famille des ours, c'est l'ours blanc qui possède le régime le plus carnivore, puisqu'il se nourrit principalement de phoques. Il est donc excellent nageur et peut être vu à des centaines de mètres du rivage. Il nage en utilisant ses pattes avant pour se propulser et ses pattes arrière comme gouvernail.
L'ours blanc utilise la banquise comme plate-forme de chasse et comme zone de repos. Quand on sait que le réchauffement de l'Arctique est deux fois plus important que dans le reste du monde, on comprend que la banquise risque de disparaître (du moins en été) rapidement, ce qui met les ours blancs en danger.
Population en déclin
Leur population se situait entre 16.000 et 35.000 individus au début des années 2000, dont 60% au Canada et 25% en Alaska. Selon un rapport du groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux groupes d'ours blancs les mieux étudiés dans le monde (à l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et dans la Mer de Beaufort), ont connu un déclin de 22% et 17% pendant les deux dernières décennies.
Les trois autres populations en déclin sont celles de la Baie de Baffin et du Bassin de Kane - partagé entre le Groenland et le Canada - et de la Baie de Norvège au Canada. De plus, les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton et c'est donc toute la chaîne alimentaire qui est polluée.
Chasse
La chasse à l'ours blanc est encore pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. L'année 1973 a vu la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears, signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce: les États-Unis, le Canada, la Norvège et le Danemark (via le Groenland) et la Russie (à l'époque l'URSS).
Cet accord a restreint la chasse aux trophées et banni la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettent au sein de leurs peuples autochtones. Mais le Canada et le Groenland permettent la chasse aux trophées.
En novembre 2002, l'ours polaire a été classé dans la catégorie des "Espèces préoccupantes" mais sans être menacé de disparition, par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.