Essentiellement d'être des anarchistes pratiquants ayant décidé de vivre selon un mode de vie différent. En guise d'éléments à charge, on leur reproche d'avoir participé à une manifestation anti-G8, d'avoir du matériel d'alpinisme pouvant aider à grimper sur des pylones (ils habitent une région montagneuse). D'avoir des horaires de train !!! Si, si, j'ai lu ça à l'époque de leur arrestation ! Et surtout d'avoir été vu à proximité d'un des lieux de sabotage. En fait, ils étaient dans la ville près de laquelle ont eu lieu un des sabotages. On soupçonne également Julien Coupat d'être l'auteur de "L'insurrection qui vient", un pamphlet prônant la révolution. Ce dernier point ne pouvant nullement étayer l'accusation à moins que le délit d'opinion soit en cours dans notre démocratie !
En bref, pas grand chose, surtout si on ajoute que les sabotages ont été revendiqués par des activistes allemands, une piste que les enquêteurs français se refusent à suivre. Mais pourquoi peut-on s'interroger ?
Et si c'était pour ne pas mettre en porte à faux la ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie, qui, à l'instar de Nicolas Sarkozy est toujours prompte à désigner des coupables alors que ce ne sont que des suspects. Aujourd'hui, innocenter Coupat, c'est aussi déjuger la ministre et tout le gouvernement qui a abondé dans son sens. Normal, il fallait montrer que l'UMP savait rétablir l'ordre. L'insécurité étant toujours un bon thème pour la droite quand le reste ne va pas.
Si on met ça en parallèle avec le nouveau rapport d'Amnesty International qui épingle une nouvelle fois la France pour ses prisons abjectes, mais aussi pour sa police qui ne respecte pas la déontologie et a un peu trop recours au délit d'outrage quand on la met en cause. Un moyen déconcé comme une pression inadmissible par cet organisme international. Dénoncé aussi le fichier EDVIGE, même s'il a été remplacé par un autre un peu moins inadmissible.
Tout cela dresse un sombre tableau de la police et la justice en France. Un portrait en contre-point de la politique sécuritaire voulue par notre président de la république, jamais avare de propos martiaux et définitifs en la matière. Un glissement vers un état policier qu'il convient de contre-carrer avant que cela ne devienne impossible.
Dominik