Angst

L’autre jour, Violette elle a pondu un billet qui débattait du “est-ce que nos blogs nous ressemblent?“.

Moi, tout ce qui m’est venu, en cogitant à la question un verre de Brandy et un cigare à la main, c’est que si mon blog me ressemble, j’ai plutôt pas intérêt à faire un môme, tellement que je pourrais subitement décider qu’il peut bien se démerder sans moi pendant une semaine.

Je vous raconte pas comment il m’arriverait des bricoles, à moi.

…………

Nan mais c’est bon, je vous vois me regarder avec vos yeux médisants, pointant sur moi un doigt crochu et accusateur, couvert d’une couche de Blue Satin écaillée.

C’est que je suis en plein maelström déménagementesque, et qu’aussi je vais être rétrogradée de l’arrondissement. Je vous raconte pas la décadence.

Mais c’est pas trop de ça dont je voulais entretenir les trois pinioufs qui traînent encore leurs guêtres dans la cour du Château, c’est de l’angoisse blogosphérique qui me cisaille le grêle dès que j’allume mon ordinateur le matin.

Déjà, c’est pas bien cool quand je suis quotidiennement le demi-quintal de blogs qui squatte mon Netvibes, mais je vous raconte pas quand je passe une semaine sans y foutre les pieds, et que je décide, subitement, de retourner voir si le monde a continué de tourner en mon absence.

Parce que figurez-vous que oui, le monde tourne en mon absence.

On en reste comme deux ronds de P’tit Filous, on croit à une galéjade.

Je me cache les yeux et je clique tour à tour sur les onglets “blogs”, “blogs lyon”, “blogs mode”, “blogs créations”, “blogs fourre-tout”, et blogs littéraires” pour subir le déferlement tsunamiesque de billets non lus.

Et là: la crise de culpabilité.

Je veux les lire (ou pas, d’ailleurs) mais je peux décemment pas tout lire au risque de perdrer 12 dioptries et 54 points de Q.I. d’un coup d’un seul!

Donc, ravalant ma culpabilité je clique vitesse TGV sur tous les onglets pour faire disparaître les non-lus, et je recommence à respirer, avec le sentiment de peser 10kg de moins.

Et je repars pour une autre semaine où je ne lirai personne, et ou immanquablement, il faudra que je recommence à angoisser de ne pas lire les blogs que je suis.

Sérieusement, c’est QUOI ce binz’?