Naast – Cave du Bleu – 12.11.2007

Publié le 20 septembre 2007 par Melatonin Groupe De Rock

Hier soir, je suis allé voir un concert de Naast. Une des trois figures du Triumvirat du nouveau rock hexagonal (au côtés des Plasticines et disons au hasard Second Sex pour que ça fasse 3) proclamé et défendu bec et ongles par Rock’N’Folk.
Naast et les Plasticines ont tous deux eu droit à leur couv’ ce printemps, l’un suivant l’autre. On entend tous les avis à propos de cette proclamée nouvelle scène. Les uns trouvent ça génial, renouveau, pas vu ça depuis les yéyés (attention référence rock), autant de groupes du même coin signés, tout ça. Les autres crient au scandale, Manœuvre a je cite “de la merde dans les oreilles“, “Manœuvre est une tanche et Eudeline une pédale rock” lit-on de la plume d’un membre éminent d’une autre scène rock française en commentaire sur un MySpace anti-ces groupes, Naast pistonnés à mort par papa du chanteur rock critic (Paul Rambali tout de même). Etc et j’en passe.
C’est donc pour ne pas tomber dans  des pétitions de principe du rocker jaloux du succès des autres et aussi pour un peu de curiosité musicale que je me suis trouvé à aller voir les Plastiscines en mai dernier (voir là) et Naast mercredi soir.
Annoncé à 21h30, le gig démarre à 22h30 une fois la salle plus remplie. Le groupe arrive, ça commence. J’entends de la basse, mais pas de bassiste. Comme on est pas à un concert de Placebo à la grande scène de Paléo, je me dis que le bassiste est pas planqué backstage ou dans le tour bus garé devant et qu’il y a autre chose. En effet, c’est un clavier inspiré qui tient toutes les basses sur un Moog, façon Ray Manzarek. 1, 2, 3 pis finalement 90% des morceaux sont terminés sur le même gimmick, le même. Les compos se ressemblent vachement beaucoup. Rien de très original. Les textes pour ce que j’en entends semblent plutôt pauvres. Après lecture ça l’est. Une reprise de Spencer Davis Group je crois apporte néanmoins une bouffée d’oxygène à la mi-concert, comprenez par là, après 22 minutes 30.

Le batteur a l’air très jeune. Il assure ce qu’il faut pour que ça tienne, mais rien de transcendant. Le guitariste tire parti de sa SG et de son ampli VOX pour 2-3 petits solos et n’apporte pas grand chose de plus. Le chanteur est pas mauvais gratteux, mais accumule les attitudes (gratte = fusil et je vise) et ça fait fake. Tant et si bien qu’on a plus le sentiment de voir un acteur jouer le chanteur de rock comme on le fait dans une série télé devant les 6 groupies mineures du 1er rang qu’un artiste venu présenter un truc qui le concerne avec ses tripes. Le clavier m’a vraiment impressionné. Lui, c’est un musicien. Un type qui vit chacune de ses notes. Derrière ses lunettes noires, le gars se met en valeur ce qu’il faut pour pas être invisible, mais surtout au service de l’ensemble en assurant un groove solide dans les basses et des parties d’orgue efficaces.

Après 45 minutes et une 5ème introduction sur le même “la chanson suivante s’appelle machin <remise en place de la mèche de tifs sur le front> et commence à peu près comme ça :” le groupe quitte la scène. Et n’y reviendra pas. Une vague tentative de rappel initiée par un groupuscule timide sera vite abandonnée.

Je repars peu convaincu du concert, reprenant mon iPod et le fabuleux Kid A de Radiohead là où je l’avais laissé en entrant.

Après encore lecture intégrale de l’interview de Rock’N’Folk, il en sort que ces gaillards, du moins le chanteur, ont tout de même une culture musicale correctement étendue ainsi qu’une envie d’en savoir plus et une histoire de groupe avant le succès, genre potes depuis 10 ans et tout ça.

Cela dit, pas grand chose de révolutionnaire à mon avis mais ils n’ont que 18 ans. J'achèterai pas le disque, mais on verra en 2012. Paraîtrait qu'au tout début Telephone ressemblait à des pisseux défendant un album moyen...

Dan