J’ai toujours particulièrement apprécié le cinéma d’Alan Parker, et pas seulement parce que je ne me lasse pas de revoir Charlotte Rampling atrocement éventrée du pubis au menton sur une élégante table de salon dans Angel Heart.
Entre deux visionnages de l’excellent Birdy (tourné à l’époque où Nicolas Cage faisait du cinéma et pas de la merde), trois rediffusions du mythique Midnight Express et quelques chorégraphies totalement has been de Fame, j’aime parfois me repasser Mississippi Burning, un film qu’on n’a jamais autant apprécié que depuis l’improbable élection d’Obama.
Rappelons, à toutes fins utiles, que l’histoire de ces trois militants des droits civiques bien blancs, assassinés par quelques malades mentaux encapuchonnés soutenus par la plupart des aimables rednecks du patelin, n’est point une délirante fiction tout droit sortie de l’imagination débridée du cinéaste, mais bien une histoire vraie, avec de vrais morceaux de Ku Klux Klan et de bombes artisanales dedans.
Et puisque nous en sommes à parler d’Histoire (avec un grand H, tu as bien noté la majuscule, on ne cause pas ici de vagues pétards mouillés comme les élections européennes ou la déchéance bien méritée du couple Tiberi), puisque donc nous en sommes à parler d’Histoire, il semblerait que le fameux Mississippi, état fétiche des bouseux les plus arriérés du Nouveau Continent et des nostalgiques du Troisième Reich (juste après le sweet home Alabama), ait décidé de ne pas louper son rendez-vous galant avec celle-ci (l’Histoire…tu suis, ou bien?), puisque la ville même où furent assassinés les trois étudiants en 1964 vient d’élire son premier maire Noir.
Comme quoi.
Nous devrions peut-être, nous autres Français, nous inspirer parfois de ce qui se bricole ailleurs.
Histoire de donner (enfin) un sens à ce qui est devenu aujourd’hui le summum de l’humour gras et potache, mais qui fut il y a encore peu un slogan politique qui se voulait aiguisé, rassembleur et vivifiant, et qui disait, dans les grandes lignes, qu’en unissant les forces et les bonnes volontés de tout le monde, rien n’était impossible (ou quelque chose comme ça…j’avoue que tout cela est parti si rapidement dans les égoûts malodorants des arrière-cuisines politiques que j’ai du mal à m’en souvenir avec précision).