Le contrat entre la Lyonnaise des eaux et la CUB devrait expirer dès 2015, et non 2021. Une association d'usagers estime qu'un passage en régie ferait économiser 150 M€ sur cette période
Après2006 (1), 2009 pourrait bien devenir une nouvelle annus horribilis pour la Lyonnaise des eaux à Bordeaux. Délégataire du contrat de concession de l'eau avec la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) depuis 1991 et jusqu'en 2021, la filiale de Suez Environnement devra certainement se retirer en 2015. Le Conseil d'Etat vient en effet de prendre un arrêt d'assemblée limitant à vingt ans, à partir de la loi Barnier de 1995, la durée de tout contrat de ce type, même pour ceux signés avant cette date. L'information n'a pas échappé à l'association Trans'CUB qui chiffre une économie de 150 millions d'euros, calculée sur les hausses de prix envisagées par la Lyonnaise des eaux entre 2015 et 2021, en cas de passage en régie publique. Selon elle, l'entreprise ne devrait pas percevoir d'indemnités en cas de départ en 2015, même au titre d'investissements non amortis. "Nous menons ce combat pour une question de transparence financière", estime Patrick du Fau de Lamothe, membre de Trans'CUB, reconnaissant qu'il y aura peu d'incidence sur la facture de l'usager qui comprend également un tarif lié à l'assainissement. Reçu hier par Vincent Feltesse, il souhaite toutefois que le président de la CUB fasse en sorte de gager la hausse du prix de l'eau sur celle de l'inflation. Aucun dirigeant de la Lyonnaise des eaux n'a voulu s'exprimer hier sur ce sujet, le service de communication jugeant par ailleurs que le trésorier-payeur général pouvait maintenir la durée initiale du contrat "en cas de lourds investissements."
Guillaume Balout
(1) Elle avait alors dû restituer 232 millions d'euros pour des dépassements de rémunération.
Encadré : Trans'CUB veut aller plus loin
Lors de leur entrevue hier avec Vincent Feltesse, les membres de Trans'CUB ont demandé au président de la CUB de constituer un groupe de travail composé d'usagers et d'élus pour réfléchir à un nouveau mode de gestion de l'eau mais aussi à une adaptation des tarifs en fonction du niveau de consommation. L'association prône également la publicité des discussions lors de la réunion plénière de la Commission consultative des services publics locaux (CCSPL) qui réunira élus communautaires et usagers le vendredi 19 juin.