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Ainsi parlait Terrazzoni

Publié le 27 mai 2009 par Toulouseweb
Ainsi parlait TerrazzoniUn homme de l’art optimiste mais mécontent
ŤLe transport aérien est irremplaçable mais il faut le valoriser, ses pires ennemis sont dans l’administration, par exemple chez Jean-Louis Borloo. Mais il ne faut pas envoyer des invectives, plutôt convaincre, nous sommes des gens vertueuxť.
Deux petites phrases de Claude Terrazzoni qui vont droit au but et valent mieux qu’un long discours. On l’a compris, elles frappent lŕ oů ça fait mal. Quand de telles paroles sont prononcées par une personnalité influente, elles méritent de retenir l’attention. Nous voici, exception bienvenue ŕ une habitude malheureusement trčs répandue, ŕ l’opposé de l’omniprésente langue de bois.
Président de l’Union des aéroports français, président de la CCI de Toulouse, Claude Terrazzoni est un homme du sérail. On tend l’oreille quand il s’exprime, sachant que son expérience est plus vaste qu’il n’y paraît ŕ premičre vue, tout au moins aux yeux de la jeune génération. En témoigne sa carričre extręmement riche qui a successivement conduit ce polytechnicien/Sup’Aéro et pilote émérite au Centre d’essais en vol (Brétigny et Istres), ŕ la direction de la branche aéronautique d’Aerospatiale puis chez Airbus. Il est aussi membre de l’Académie de l’air et de l’espace.
Aujourd’hui, affaires toulousaines mises ŕ part, on entend trop rarement Claude Terrazzoni. Il vient de déroger ŕ la rčgle en tant que parrain de la promotion 2008/2009 de l’Institut de formation universitaire et de recherche du transport aérien de l’Université d’Aix-Marseille. D’oů l’occasion de prononcer ces propos sévčres, la voie suggérée étant celle du message économique, Ťle seul moyen de convaincre, qui met les politiques dans une situation difficileť.
Le choix est dur sans ętre injuste. Nous l’avons souligné ici ŕ maintes reprises, la démocratisation des voies aériennes, en męme temps que leur rôle vital dans le bon fonctionnement de la plančte Terre tout entičre, n’ont toujours pas permis d’éradiquer le mal. A savoir que l’avion est encore et toujours considéré par politiques et écologistes comme un mode de transport de riches, qui plus est entraînant ŕ sa suite d’inacceptables nuisances. Seuls les connaisseurs savent que c’est faux.
Claude Terrazzoni s’insurge contre ces idées reçues. Et il martčle quelques vérités curieusement absentes du discours officiel, ŕ commencer par la mise en contexte de l’effet TGV sur le trafic intérieur français : Ťla SNCF perçoit 100 euros par passager tandis que le transport aérien paie tous ses coűtsť. Il n’est pas question de nier pour autant que le TGV a engendré une nette croissance de la mobilité, laquelle a aussi un coűt élevé, la SNCF percevant environ 10 milliards d’euros de subventions annuelles. Qui plus est, la fiscalité française est plus lourde qu’ailleurs en Europe et, si le train payait lui-męme toutes les composantes de ses coűts, ses tarifs seraient les męmes que ceux de l’avion.
L’aérien se prépare ŕ doubler son trafic en 20 ans sans augmenter ses émissions de CO2 : Ťlŕ encore, nous sommes vertueuxť. Les nuisances sonores ? Les relations souvent difficiles avec les riverains de grandes plates-formes ? La réponse est cinglante : Ťce ne sont pas les aéroports qui signent les permis de construire !ť
La tendance ŕ légiférer encore et encore, ŕ créer davantage de contraintes ? Il convient d’écarter cette vision de l’avenir et de s’en tenir ŕ l’essentiel. A savoir que les rčgles, les normes, sont par définition et nécessité internationales et doivent impérativement le rester. En d’autres termes, seule l’Organisation de l’aviation civile internationale, une unité des Nations unies, doit intervenir, une évidence ignorée dans certains Cabinets ministériels.
Un rappel ŕ l’ordre bienvenu, qu’il conviendrait de faire connaître urbi et orbi. Ce sont, aprčs tout, des propos de sage…
Pierre Sparaco-AeroMorning

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