En 2007, le taux de ruches abandonnées ou quasiment désertées atteignait 70 voire 80 % dans les pays les plus touchés. Face au phénomène désormais appelé "Syndrome d'effondrement des colonies
d'abeilles" (CCD en anglais : colony collapse disorder), les scientifiques restent désemparés. Une chose est en revanche évidente : c'est un problème écologique et économique majeur. Pas
seulement pour la production apicole, mais pour l'agriculture et les ressources du monde entier.
Les quelque 20 000 spécimens d'abeilles de la planète (près de 1000 en France) sont en effet les principales pollinisatrices : 80 % des espèces végétales dépendent de ces insectes. Leur
butinage est indispensable pour la biodiversité et la reproduction d'une multitude de fruits, légumes et plantes. Ce qu'on imagine moins, c'est leur rôle économique : 35% de la production
mondiale de nourriture et 10 % du chiffre d'affaire de l'agriculture mondiale dépend d'elles. Selon le CNRS, l'impact économique de la pollinisation représenterait 153 milliards d'euros par an.
Albert Einstein aurait même dit un jour : "Si l'abeille venait à disparaître de la surface du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre".
Pour l'instant, leur mortalité n'est pas clairement explicable : nouveaux prédateurs (dont un frelon d'Asie), maladies, pesticides, insecticides ... A propos de ces derniers toutefois, le
Parlement européen a décidé d'agir préventivement en formalisant un accord visant à interdire 22 substances dans la fabrication d'insectifuges. Le Cruiser, surnommé le "tueur d'abeilles" est
d'ores et déjà interdit en Allemagne ; autorisé depuis 15 mois dans l'Hexagone, la France pourrait suivre la voie de l'Allemagne et l'interdire à son tour.
On constate par ailleurs que les abeilles survivent mieux en milieu urbain que dans les campagnes, c'est-à-dire dans des zones moins contaminées par les pesticides. L'union nationale de
l'apiculture française, dans le cadre du programme "l'abeille, sentinelle de l'environnement", encourage les villes à installer des ruches sur les toits et dans les espaces verts. Paris et Lille
en ont déjà pris l'initiative. Ainsi, le Grand Palais de Paris a installé, depuis le 7 mai dernier, une ruche sur son toit pour contribuer à défendre la biodiversité et à la connaissance de la
vie des abeilles en ville. La première récolte est prévue pour juillet ! 60 000 abeilles et une reine ont donc pris leurs quartiers sur le Grand Palais, et semblent s'y sentir bien. "C'est notre
petite contribution à la biodiversité" a indiqué Yves Saint-Geours, président de l'établissement. Il a également annoncé que le miel "toutes fleurs" serait commercialisé dans les semaines à
venir.
D'après Nicolas Géant, apiculteur de la Celle-Saint-Cloud et instigateur de cette opération, "les abeilles vivent mieux en ville qu'à la campagne, à cause de la biodiversité". Il semble que l'air
des villes soit moins pollué que celui des campagnes. "Il y a des milliers de petites fleurs en ville, même de la lavande, alors que la campagne est polluée par les pesticides. La pollution de la
ville n'est rien comparée à celle occasionnée par les pesticides" déclare-t-il.
(Source : developpementdurable.com)
Pour comprendre les conséquences désastreuses de la disparition des abeilles sur l'agriculture, dont dépend notre propre subsistance, voici un extrait du documentaire "Le silence des abeilles",
de Doug Shultz (USA 2007) diffusé sur la chaîne "National Geographic" en mars et avril 2008.
Le silence des abeilles - Par AMAPD
Nous aussi nous pouvons faire quelque chose ; les citadins qui ont un petit coin de jardin ou un balcon peuvent fleurir leur extérieur de tout un tas de petites fleurs que les abeilles apprécieront de butiner, par exemple.
Exemples de fleurs attirant les abeilles : Reseda, centaurée, cameline, coquelicot, marguerite, phacélie, lotier, souci, trèfles, lavande, sainfoin....Toutes ces espèces alliant l'utile à l'agréable peuvent être cultivées en jardin comme sur un balcon, en jardinière (source : campagnesetenvironnement.fr).