Le style d'écriture est à l'avenant, phrases très courtes à la limite de la prise de notes parfois, sujet, verbe et complément pour les plus longues. Parfois on s'étonne de tomber sur un mot rare (vicarieusement - Ca existe ce mot ? - ou viverrin) et qui fait tache comme un poil de cul dans la soupe à l'oignon ! A l'actif de l'auteur, un certain sens de l'humour comme l'histoire de la pute que se disputent deux yakuzas, la tatouant chacun leur tour d'un message pour l'autre au point final d'en faire une œuvre d'art vivante.
Robert Coover est né en 1932, son premier bouquin date de 1966 et il anime des ateliers d'écriture très sophistiqués dans différentes universités aux Etats-Unis et en Europe. Je suppose que ce n'est pas Noir qui reflète le mieux son talent d'écrivain mais je concède qu'écrire un tel livre à plus de soixante-dix ans démontre une belle jeunesse d'esprit ce qui est tout à son honneur. Personnellement je n'ai néanmoins pas trouvé le rapport qualité/prix favorable à ce livre, je vous laisse donc seuls juges pour donner suite à cette chronique ...
« Je ne sais même pas si tout cela est vrai Mr Noir. J'ai simplement l'impression qu'il faut que je vous voie et, pour cela, j'ai besoin d'une raison. La lumière s'emparait de ses mains, les arrachait à la nuit. Pas besoin de raison, mon cœur, lui avais-tu assuré en posant une main sur la sienne, et la lumière, à cet endroit, s'était estompée. Une raison pour moi-même, vous comprenez, avait-elle dit. Je suis en deuil Mr Noir. En hésitant elle avait retiré sa main. Ce n'est pas correct. »
Robert Coover Noir chez Fiction & Cie Seuil