Comme toujours nous sommes en FRANCE pays de l'exception culturelle, celle en particulier des lettrés .
Pays où il est toujours vrai de dire qu'il vaut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec ARON. La violence à l'école: est ce nouveau ? et comment ce problème était il réglé il y a plus de 50 ans ? L'ouverture de l'enseignement à tous non seulement en FRANCE mais en Europe a eu pour conséquence la transformation de l'origine sociale des élèves en particulier au sein des lycées et des collèges. Jusqu'en 1955, peu d'enfants accédaient en 6° dans les lycées. En effet moins de 6% d'une classe d'âge parvenaient à passer son deuxième bac dans l'une des quatre filières existantes à l'époque: (moins de 50 000 diplômés par an ) mathématiques techniques , maths élémentaires , sciences expérimentales et philosophie. En 1900 il n'y avait qu'un pour cent d'une classe d'âge seulement à décrocher ce diplôme véritable sésame pour accéder aux fonctions d'encadrement après trois ou quatre ans d'études supérieures. (soit moins de 7 000 bacheliers par an ) La modernisation de la FRANCE qui jusqu'en 1955 était avant tout un grand pays agricole, (50% de la population résidait encore dans nos campagnes) imposait donc la formation d'une classe dirigeante plus importante afin de s'approcher des critères d'encadrement des pays plus avancés que la FRANCE. c'est à dire tendre à terme vers 10 à 15% de postes d'encadrement. Cette nécessité liée à l'industrialisation de l'après guerre eut pour conséquence l'ouverture des lycées (entrée en 6° dès 1953) d'un volume plus important c'est à dire 10 % des nouvelles classes d'âge afin de fournir à l'industrie les cadres nécessaires à son développement. de 10 à 15 000 places de sixième nos lycées ouvriront plus de 80 à 100 000 places dès les années 55. l'objectif de 70 000 bacheliers par an correspondait alors à 10 % des classes d'âges d'après guerre. Cette transformation du monde lycéen à cette époque resta maîtrisé, car 90% des enfants d'une classe d'âge étaient encore éliminés de ce système par définition élitiste du fait même qu'il avait pour seul finalité la formation des 10% d'une classe d'âge nécessaires à l'encadrement futur de notre économie. La discipline était ainsi que le travail les seuls fondements du système. tout élève issu du peuple et- qui ne se pliait pas à cette double contrainte était éjecté sans aucun état d'âme de l'encadrement. L'autre grande différence résidait dans le fait que la société était encore divisée comme au siècle précèdent sur la séparation des sexes. Cette séparation sauf dans les campagnes commençait dès la 11° c'est à dire le CP d'aujourd'hui. cette séparation était admise en particulier dans les lycées en raison de la plus grande maturité des jeunes filles dont les lycées avaient été créés seulement après la guerre de 1914 1918. L'éducation assez virile des garçons était donc laissée à un corps professoral essentiellement masculin. Totalement masculin au sein des collèges d'enseignement technique, établissements où se retrouvaient tous ceux qui n'avaient pas été admis à entrer en 6°. l'admission en 6° pour la majorité des élèves faisait l'objet d'un contrôle d'aptitude à suivre l'enseignement qui y était dispensé. Aucun élève incapable de comprendre ce qu'il lisait pouvait y trouver sa place. son orientation vers l'enseignement technique était alors systématique. Aujourd'hui l'accès au lycée est devenu un droit. Plus personne ne se pose la question de savoir si nos élèves maîtrisent les capacités minimales pour y suivre un enseignement adapté à leurs compétences. La mixité généralisée depuis 1970 a eu pour conséquence une féminisation à outrance de l'enseignement dans notre pays. qui peut le nier ? est ce normal? Comment s'étonner alors avec des élèves qui ont souvent trois ou quatre ans de retard (16 ou 17 ans en troisième) qui savent à peine lire (70 000 élèves sortent de l'enseignement public obligatoire sans savoir lire et écrire) que de jeunes enseignantes soient dans l'incapacité structurelle d'imposer la moindre discipline dans leurs classes? Élèves qui savent que l'établissement scolaire dans le quel ils se trouvent ne pourra en rien leur permettre de rattraper les retards accumulés depuis des années. Élèves dont la seule finalité réside dans la perturbation des cours et l'affrontement avec toute forme d'autorité et donc celle des jeunes femmes que représentent les enseignantes. Pourquoi avoir fermé les yeux depuis plus de 40 ans déjà? Sans doute en raison du placement dans le privé de tous les enfants des cadres supérieurs de ce pays qu'ils soient de droite mais plus encore de gauche (dixit monsieur ROCCARD) 20 incidents graves se produisent tous les jours dans nos milliers de collèges et de lycées. tant qu'il n'y a pas de mort, la déstructuration de ces lieux de perdition peut se poursuivre et ce malgré toute la bonne volonté de milliers d'enseignants (et enseignantes) toujours persuadés à juste titre d'exercer le plus beau métier du monde. Que conviendrait il de faire? Sans doute rétablir l'ordre républicain, celui que nous avons tous connu dans nos lycées au début des années 50. Rétablir la séparation garçons et filles du moins jusqu'au bac. Rétablir les notes et les divers devoirs surveillés obligatoires. Rétablir les redoublements dont la décision ne pourra appartenir qu'aux enseignants. Rétablir les internats dans les plus prestigieux lycées de nos centres villes ouverts aux meilleurs élèves des banlieues (sélection à l'initiative des enseignants, avec attribution de bourses) Rétablir la mixité du corps Enseignant les Femmes chez les jeunes filles les hommes chez les garçons surtout à partir de la 4° ou de la 3°. Imposer une certaine forme de mixité sociale en ouvrant des places au sein des meilleurs lycées pour les meilleurs élèves des cités. (ouverture à d('autres mondes et allégement des classes pour ceux qui restent) En clair rétablir l'ORDRE et une certaine forme d'AUTORITÉ. Autorité qui reste la capacité d'imposer l'obéissance (définition du Littré) par le respect dû à ceux qui l'exercent. Discipline qui impose la possibilité de sanctions indispensables pour la qualité de travail de tout groupe humain. Autorité et discipline qui doivent être imposés non seulement par l'enseignant seul face à ses élèves mais d'abord et surtout par la communauté éducative dans son ensemble. L'autorité n'appartient pas à l'enseignant, elle lui est déléguée par le système et du à la fonction qu'il ou elle exerce. Le respect de l'autorité et de l'ordre qui en découle reste et restera toujours de la responsabilité collective de ceux qui exercent le pouvoir. l'éducation nationale a perdu de vue ce principe universel de toute vie en collectivité en isolant de plus en plus les "enseignantes seules face à leurs trop vieux élèves".