Face à tous ces nouveaux matériaux aux noms imprononçables, les matières nobles telles que le bois ont elles la force de résister ?
On voit apparaître des foultitudes de meubles dans des matériaux toujours plus improbables, et je me demande combien de ces créations resteront vraiment inscrites dans l’histoire du mobilier, à part quelques rares exceptions.
Depuis le bois courbé des chaises bistrot de Michael Thonet datant de 1859, faisant toujours référence à ce jour, jusqu’aux dernières productions polycarbonate transparentes du moment, on s’aperçoit d’une manière flagrante que c’est la matière qui à fait avancer le design. En effet, lorsqu’on a maitrisé le cintrage du tube de métal, on a vu apparaître les créations tubulaires chromées de Le Corbusier, plus tard l’apparition des fibres de verre ont donné naissance à l’incontournable chaise « tulipe » de Florence Knoll, et la « Panton Chair » de Verner Panton, désormais réalisée en moulage de polypropylène.
Le bois est une matière brute telle qu’on la trouve sur la planète, ce n’est pas une invention technologique, et nous sommes forcés de garder une certaine humilité face à la puissance et à la complexité de la nature.
Le plastique « High‐tech » nous renvoie à notre créativité sans limites alors que le bois s’impose à nous comme une matière vivante qui vieillit et se patine pendant que le plastique nous amuse et puis meurt.
Toutefois, on constate que le bois à résisté à tout ça, et que nous ne sommes pas prêts de l’abandonner. Impossible de ne pas reparler de la « vérité » écolo qui nous implique de plus en plus, et dans laquelle les matières naturelles s’imposent. Finalement, il n’y à rien de plus recyclable que le « bois d’arbre ». Et les créateurs s’en donnent à cœur joie ; les bois sont sablés, courbés, ajourés, reconstitués, carbonisés, stratifiés, sérigraphiés, pour des résultats toujours plus étonnants, preuve que nous ne sommes toujours pas au bout de nos idées.
J’admets que les fabricants ont réussi à sublimer le plastique en confiant leur chiffre d’affaire aux plus grands designers de la planète, mais je m’interroge sur le côté éphémère de leur production.
D’autre part, les Scandinaves étaient à l’honneur cette année à la foire de Milan, autrement dit la Mecque mondiale du mobilier contemporain, et je vous le donne en mille, leurs créations étaient majoritairement EN BOIS. D’ailleurs les amis, je me suis sacrifié pour vous et j’ai fait le déplacement en Italie, pour vous faire un rapport en règle des nouvelles créations, cela fera l’objet d’un futur article sur ce blog.
En résumé je pense qu’il est plus facile d’investir dans une matière noble pour un mobilier plus durable, et c’est pas pour « meubler » la conversation que je vous dit que le bois est en bonne santé et que s’il le faut, je bois à la santé du bois. Tchin‐tchin…