Sainte Fabiola, patronne des femmes battues et des infirmières, est peut-être la seule sainte divorcée. Quand Francis Alÿs décida de collectionner des reproductions populaires de tableaux de maîtres, c’est son portrait par Jean-Jacques Henner (le dernier des Romantiques) qui, peu à peu s’imposa à lui, plus que la Joconde ou la Cène. Sans doute de par la fréquence de ces reproductions, mais aussi à cause d’une charge mythique, tant de la sainte que de l’original disparu. Alÿs a donc assemblé une collection de ces reproductions, qui est présentée à Londres, à la National Portrait Gallery, jusqu’au 20 septembre.
Il y a des tableaux, des dessins, des bas-reliefs en bois, des émaux, des broderies, des assiettes, une tabatière, des broches, un pin, toutes de la main de l’homme, aucune reproduction mécanique,
![Francis Alÿs Fabiola National Portrait Gallery alys1.1243326999.JPG](https://media.paperblog.fr/i/196/1969607/obsede-fabiola-L-RbDaX9.jpeg)
![Francis Alÿs Fabiola National Portrait Gallery alys-4.1243327291.jpg](https://media.paperblog.fr/i/196/1969607/obsede-fabiola-L-6o4O9U.jpeg)
Et Francis Alÿs collectionne, obsédé, maniaque, habité par Fabiola. Il a des rabatteurs dans le monde entier, il écume les ventes et les puces. Il y a 273 cotes au catalogue, très muséal (cliquez ci-contre), plus vingt-six faux. Des faux, oui ! En 1997, Alÿs prêta 62 Fabiolas à la Biennale de Saaremaa en Estonie, et, au retour, 26 tableaux avaient été remplacés par des copies : jolie histoire !
![Francis Alÿs Fabiola National Portrait Gallery alys-5.1243327351.JPG](https://media.paperblog.fr/i/196/1969607/obsede-fabiola-L-oatxiI.jpeg)
Photo 2 de l’auteur.
L’exposition a déjà été montrée à New York et à Los Angeles.