Jazzmin Records est un label local Strasbougeois plutôt tourné vers l'exportation au Japon, mais qui sort ces jours-ci la compilation « We Love Jazzmin », de remixes et d'originaux. Exclusifs ou inédits de leurs groupes : une mine de joyaux Jazz/Soul Exotiques ou Electro, aux rythmes irrésistiblement explosifs comme des mines musicales sous les pieds des danseurs, par M-Swift, Sleep Walker et LS & The Bandidos entre autres.
Dès le premier titre « Ressurection » qui en effet réveillerait les morts, remix par Dieter & Jazz Invaders du groupe « Sleep Walker » (avec lequel Jazzamar a tourné au Japon), on est emporté par les tropiques des percussions Brazil et Clave Cubaine entremêlées, sur lesquelles s'envole un saxophone sur un fender rhodes prolongé d'électro, modifié en dub, mais la basse reste live. Bon dosage de l'énergie Live maintenue et de légers effets électroniques la modifiant.
De Sleep Walker, on trouvera également trois remixes de « Brotherhood » : en « Dirty Jazz » très broken beat par Marc Mac et 4 Hero plutôt proche du son Live avec toujours ce saxophone énorme modifié par l'électricité et les effets wah wah switchant vers les claviers ; plus percussif par Mitsu The Beats où l'on distingue mieux la flûte de Jazzmar se perdant dans les étoiles d'un synthé spatial ; enfin plus « Deep » par le bassiste Steven J et Ryokou, souterrain et abstrait, creusant dans les profondeur de nappes spatiales d'où se détache la flûte et les cuivres plus resserrés. Ces trois remixes, où l'on retrouve modifiés les éléments du live, sont de véritables réinterprétations de l'original.
On retrouve aussi le groupe de Steven J : Steppah Huntah dans « I Didn't Know », dans un remix « Fusion Region » de Mitsu The Beats, avec des vocaux féminins hip-hop évoluant vers la Soul au refrain sur de magnifiques fonds sonores à la Jazzmatazz. Là aussi DJ Mitsu The Beats laisse s'exprimer les claviers Soulfull d'Oless T avant de finir par des cris de James Brown.
Steppah Huntah est aussi présent par un titre plus Brazil, « Eu Quero Ver » (Indians) à l'intéressant beatbox ethnique en intro, puis une de ces chanteuses Brazil magnifiques que Jazzamar a le don de dénicher sur les scintillements des claviers et la flûte planante de Jazzamar (encore lui !).
Nu Tropic a remixé « Vem Pra Sambar » de Mustafa, alliant cuica et percussions électroniques Drum'n'Bass, puis laissant le champ libre à l'émotion de la guitare samba et à une belle voix sur des claviers, et alliant même dans le final les beats electro et les trilles du cavaquinho. On reconnaît la vraie connaissance du Brésil de DJ Link alliée à sa technique électro. Il sera d'ailleurs au Festival Contre Temps au Molodoï le 13 juin avec Yarah Bravo et Dj Cam.
On a également deux remixes de M-Swift Presents 24 Carats : « Moons At Noon » par Fulgeance aux bons breaks et beats electro puis cuivres Afro-Beat Brazil sur lit de claviers space saturés, et liquides sur des soupirs sensuels et trompettes stellaires. « Cafe Bahia » de M-Swift Presents 24 Carats est également remixé par Marc Mac de 4Hero. On y trouve des cuivres dignes du Banda Black Rio et un piano à la Sergio Mendès. Un titre digne de la compile Brazilical sur le label Talking Loud.
Enfin, LS & The Bandidos proposent des titres plus Hip Hop / R'N'B Soulfull avec des vocaux féminins au phrasé intéressant et aux ensembles bien harmonisés (« I Wanna Know ») , masculins surexcités sur « I Can't Live Without You » sur des synthés Blaxploitation à la Sly Stone suivi de voix féminines plus languissantes, enfin « Got To Love Me Baby » sur des fonds sonores à la Jazz Liberatorz (dont Dusty sera en DJ Set le 5 Juin au Rafiot à Strasbourg).
Bref, cette compilation allie avec bonheur authenticité Jazz/Funk/Ethnique préservée des originaux et relectures electros des remixes.