Dans la rubrique médias de son numéro daté du 30 avril, le magazine Challenge commente les résultats d’un classement réalisé par le Financial Times sur les sites Web des grands groupes internationaux. Sans valider pour autant le principe d’un tel classement, ni vouloir lui donner trop d’importance, on ne peut que constater que le résultat est assez "sinistre" pour les grands groupes français : avec aucun site dans le top 20, trois sites seulement classés : Total 22e, BNP Paribas 52e, et EDF 55e.
Une mauvaise nouvelle, une surprise ? Pas si sûr.
Je suis en effet finalement assez d’accord avec Marc Baudriat de Challenge qui souligne le paradoxe de ces sites corporate : ils sont fréquentés en période de crise mais finalement "ne passionnent vraiment pas grand monde". Pour intéresser (plutôt que passionner, restons modestes sur les objectifs), encore faut-il s’en donner les moyens en donnant à lire, à entendre et à voir, bref en se dotant d’une vraie politique éditoriale. Ce qui est vrai pour les sites d’information grands public, l’est évidemment pour les sites corporate (les .com de Total et de BNP Paribas se distinguent d’ailleurs par leur richesse de contenus rich média associant vidéos, animations, textes..). Jusqu’à maintenant, peu de grands groupes français ont investis de la sorte… Et sans investissement, difficile d’imaginer un quelconque retour sur investissement.
On peut espérer que 2009 marque à ce titre un changement. Un signe : les entreprises françaises semblent de plus en plus tentées d’allotir leurs appels d’offres et de faire confiance à de vrais spécialistes pour leurs politiques de contenus. Si le classement du Financial Times pouvait les conforter dans ce choix…