Le Traité de Lisbonne a été signé en décembre 2007 par les gouvernements de l’Union européenne (UE). Il doit permettre à celle-ci de résoudre ses dysfonctionnements institutionnels après l’échec du Traité Constitutionnel Européen (TCE) en 2005. Son ambition est plus limitée que celle du TCE – Nicolas Sarkozy voulait le nommer « traité simplifié » –même s’il en reprend bien des aspects.
Il devrait permettre, notamment, de renforcer les pouvoirs du Parlement (comme celui d’élire le président de la Commission) ; la création d’un Président de l’UE, élu pour deux ans et demi par le Conseil, afin d’en finir avec la rotation des présidences nationales tous les six mois ; ou encore l’instauration du vote à « double majorité » plutôt qu’à la majorité qualifiée pour l’essentiel des décisions (prévue pour 2014).
Le nouveau traité devait s’appliquer cette année mais le « non » irlandais de juin 2008 en a repoussé la ratification à plus tard – les Irlandais voteront à nouveau en septembre.
Or, cette incertitude institutionnelle qui pèse sur l’UE depuis 2005 n’est pas pour rien dans le désintérêt des citoyens européens pour l’élection du 7 juin. Ils ne sont pas satisfaits de la manière dont leurs gouvernements ont « liquidé » l’épisode du Traité constitutionnel. Les sondages indiquent que dans la plupart des pays européens, les citoyens auraient préféré se prononcer par référendum sur le nouveau traité plutôt que de voir sa ratification passer par la voie parlementaire. C’est pourquoi de nombreux partis à travers toute l’Europe ont décidé de faire de cette élection un « référendum » contre le Traité de Lisbonne alors que ce n’est précisément pas son objet.
Chronique publiée dans le quotidien Nice Matin du 27 mai 2009.