Le stéthoscope, depuis longtemps l'un des instruments les plus familiers des médecins et des infirmières, pourrait bien disparaître au profit des lecteurs MP3.
Un groupe de chercheurs de l'Université de l'Alberta tente de déterminer si les populaires baladeurs MP3 pourraient devenir les stéthoscopes du futur _ le traditionnel stéthoscope étant loin d'être l'outil le plus efficace des trousses médicales.
Le spécialiste des troubles respiratoires Neil Skjodt et l'audiologiste Bill Hodgetts ont testé des lecteurs MP3 avec microphone intégré pour vérifier s'ils pouvaient produire un son plus clair et plus reconnaissable des sons des poumons que le stéthoscope.
"La qualité, la clarté et la pureté des bruits pulmonaires étaient meilleures que tout ce que j'ai pu écouter à l'aide d'un stéthoscope", a indiqué dans un communiqué le Dr. Skjodt, qui devait présenter les résultats préliminaires de son travail lundi au Congrès annuel de la Société européenne de pneumologie, à Stockholm.
Etre en mesure de distinguer les bruits de la cage thoracique ou du coeur par l'entremise d'un stéthoscope relève davantage de l'art que de la science. De récentes études ont démontré que certains étudiants en médecine doivent entendre des sons jusqu'à 500 fois avant de pouvoir les différencier.
Le Dr. Skjodt a testé des spécialistes des troubles respiratoires en formation pour voir s'ils obtenaient de meilleurs résultats avec des bruits pulmonaires enregistrés sur un lecteur MP3. Selon lui, ils étaient plus efficaces à reconnaître les bruits de respiration et les sifflements communs, bien que les sons plus particuliers constituaient toujours un problème.
Les docteurs Skjodt et Hodgetts ont l'intention de munir leurs sujets d'enregistrements de référence, une sorte de bibliothèque de sons respiratoires en format MP3, qui les aideraient à les différencier. Ils étudient par ailleurs l'utilité de ce nouvel outil pour aider les médecins à écouter le coeur et les intestins.
En interview, le Dr. Skjodt a avancé que les lecteurs MP3 offrent une variété d'options que les stéthoscopes n'offrent pas. Les bruits peuvent être enregistrés et classés pour de futures comparaisons. Les sons MP3 pourraient également être transmis via un téléphone ou Internet, et permettre aux experts de les analyser à distance.
Presse Canadienne