Le roman des amoureux : Colette et le Guépard : la cousine Géraldine

Publié le 27 mai 2009 par Aurore @aurore


COLETTE
ET LE GUEPARD

Architectes et ouvriers venus du monde entier se côtoyèrent durant plus de trois longues années. Il fallait que tout soit prêt en temps.Un immense projet se dessinait au sein de la France. Les peintres, comme ceux venus de Pont-Aven sur les traces de Gauguin ainsi que Monnet qui devait faire son exposition en Mars de ses superbes nymphéas, tableaux tant attendus dans les galeries, les écrivains comme Mirbeau qui était le dévoué, l’ ami de la famille ainsi que les photographes se rassemblèrent lors d’un grand repas donné chez les «  De Roiblasse ». Chacun difusa son opinion à propos l’art moderne. On parlait de politique et de sujet divers concernant le président Emile Loubet. Seul l'avis de « Dufrêne » suscita des désaccords, il prétextait que c'était l'ouverture de l'art dans toutes ses fantaisies et son anarchie.
Colette qui ne disait mots était pourtant heureuse de se savoir au cœur de ce mouvement et dans tout ce remue-ménage avec sa tendre mère Delphine qui s’occupait de la restauration des meubles familiaux. Elle avait en charge de se renseigner et de diriger les ateliers de couture. Les couleurs et la modernité des événements occupaient tout son esprit. Elle voulait mettre sa touche personnelle à cette première grande fête. Sous les regards parfois désapprobateurs de sa tendre mère, elle choisissait en maitresse les tissus de matière la plus noble qui orneraient les stands des invités. Des couleurs vives de la soie ocre et rouge provenant directement de l'usine de Jujurieux du département de l'Ain bien connue pour l'élevage de ses vers à soie, avaient sa préférence.
 Souvent Ignace les conduisait dans les plus grands magasins en ayant un réel plaisir à atteler l’une des dernières calèches de la collection familiale. Il avait l’honneur de la faire briller et était très fier lorsque mademoiselle s’installait avec ses grandes robes blanches en taffeta brodée.
 

Lorsqu’il les déposait, il se dirigeait dans le parc et tout en fumant tranquillement sa pipe il prenait part aux discussions actives sur les nouvelles lois du travail car à partir du mois de mars Alexandre Millerand inaugurera l’ensemble des lois qui modifiera le statut des ouvriers. Enfin pour la première fois il y aura une limitation du temps de travail. Onze heures de travail par jour avec un repos hebdomadaire et une promesse timide d'une la retraite  méritée. Une avancée incluant des syndicats, une première.
Ce temps de pose lui semblait le plus précieux, enfin il se sentait libre d’exprimer ses idées et de les partager ce qui était impensable devant ses employeurs qui lui en demandait toujours plus.
LA COUSINE GERALDINE
La cousine Géraldine prenait part aux préparatifs, à elle revenait le soin de confectionner les derniers habits à la mode, de choisir les chaussures qui en seraient assorties. Pour les ballades des champs Elysées elle avait prévu toutes sortes de chapeaux pour ces belles dames. Suivant le mouvement elle aurait cependant voulu côtoyer la jeune Coco Chanel qui faisait des ravages avec ses doigts à coudre.