Après m’être abonné, puis très vite désabonné, de l’offre payante du Monde en ligne, je viens d’apprendre que le New York Times revient à la consultation gratuite de ses archives, après l’abandon de Timeselect, son offre payante.
La raison s’explique simplement par la période actuelle de forte croissance des revenus publicitaires sur le Net. Depuis la mise en place de TimeSelect en 2005, vous pouviez bénéficier de cette offre en payant un abonnement de 50$ par an, ou en étant abonné à la version papier. Avec 227 000 abonnés, le CA annuel atteignait tout de même les 10 millions de dollars. Malgré tout, les perspectives de croissance des revenus selon ce modèle sont moindres que celles d’un modèle axé sur la publicité. L’audience est l’une des clés majeures de la fixation du prix de la publicité, et il est évident que vous aurez nettement plus de lecteurs avec une offre gratuite.
D’autant plus que les liens générés par moteurs de recherche tels que Yahoo ou Google ont amené ces derniers temps énormément de lecteurs opportunistes, qui ne paieraient pas pour lire un article ou pour s’abonner, mais qui gonfle de manière impressionnante la fréquentation du site.
Avec les nouveaux système de behaviour targetting, on ne peut même plus dire que le NYT privilégie une audience large sur une audience qualifiée. Grâce à ces techniques (cf post ici), ils devraient être capables de proposer une publicité adaptée au lecteur.
Le choix du NYT est loin d’être un cas isolé, il constitue même une véritable tendance actuelle chez les grands médias américains qui avaient fait le choix du modèle payant : le Los Angeles Times (malgré un CA de 65M$), le Wall Street Journal, …
Ma seule limite au choix simultanné de tous ces médias est que le gateau des recettes publicitaires a une taille définie, et qu’il va soit falloir se le partager, soit seuls quelques uns auront beaucoup. Ce modèle du gratuit ne conviendra donc pas à tout le monde.