En 50 ans, les habitudes de concommation des français ont été divisées par trois. La consommation moyenne annuelle de vin, selon les derniers chiffres publiés ce mardi par FranceAgriMer, la branche conseil en statistiques du ministère de l'Agriculture, s'élève à 43 litres. Cela équivaut à un ballon de vin par jour et par personne. Rien qu'en un an, entre 2007 et 2008, la consommation a diminué de 4 litres.
Le début de l'année en cours n'est guère plus souriant pour les producteurs. «La situation des marchés peut être désormais qualifiée de dépressive et d'inquiétante", fait remarquer André Barlier, directeur marché et prospectives chez FranceAgriMer. Au premier trimestre, la consommation sur le marché intérieur a baissé de 15% en volume et 28% en valeur.
Les publicités à répétition des années 1970-1980 contre l'abus d'alcool au volant, avec comme slogan «un verre, cela va ; deux verres, bonjour les dégâts», auront porté leurs fruits au-delà des espérances. Plus profondément, les jeunes délaissent le vin et préfèrent d'autres types d'alcool, souvent plus forts. Les statistiques montrent en effet que les moins de 35 ans boivent trois fois moins de vin que la moyenne nationale. En revanche, les 50-64 ans presque deux fois plus.
Et le salut ne viendra pas des exportations, puisque celles-ci ont aussi connu une forte baisse, en volume et en valeur, sur les huit premiers mois de la campagne 2008-2009, entamée en août, la diminution étant particulièrement marquée au premier trimestre 2009.
Les exportations réalisées entre le mois d'août et le mois de mars sont en baisse de 14,6% en valeur, à 4,0 milliards d'euros, et de 12,4% en volume, à 8,4 millions d'hectolitres, par rapport à la même période l'année précédente.
La chute est particulièrement marquée au premier trimestre 2009, avec une baisse de 15% en volume et de 29% en valeur, la désaffection étant plus prononcée pour le champagne et le haut de gamme (-16% en volume et -21% en valeur pour les vins effervescents).
En Europe, le Royaume-Uni a drastiquement diminué ses importations.
La baisse de la consommation, mais aussi l'attitude défensive des acteurs, qui réduisent leurs stocks et travaillent à flux tendu face au climat d'incertitude, expliquent ce mouvement, selon André Barlier.
Source: le Figaro.fr