Magazine Conso
On peut dire qu'en matière d'histoire de blog, je ne suis pas très fidèle. J'ai fait faux bond l'espace d'un temps à Jackadit, faut bien que j'le confesse. Heureusement que je me rattrape en histoire d'amour, où là la fidélité est au garde-à-vous. La fidélité, hin. Parce que le garde-à-vous...
Alors vous en avez entendu parler de ce projet d'entreprise culturelle, ici-même, sur ce blog, après un aller-retour pas très sympa chez les cavistes. Hé bien ça y est c'est fait : la boutique de Jackuse est en ligne !
C'est l'occasion d'en parler différemment ici... Créer une entreprise, même quand on n'est pas né de la dernière pluie, c'est un sacré foutu marathon. Faut bien tenir l'alcool déjà, ça aide pour décompresser parfois. C'est pour cela que j'ai tenu à ce qu'il y ait un Kit du vice en vente sur la boutique. Faut pas déconner, faut pas oublier les fondamentaux ! Que du légal et d'la bonne.
Donc c'est un sacré marathon. Pourquoi ? Parce que cette entreprise, elle a été créée à la sueur de mon front, et à la sueur du front des amis et de la famille qui ont participé de manière extraordinaire à cette naissance, après 6 mois de gestation. Ce qui est une gestation rapide, mais non prématurée, ouf. Ca, je l'avais appris à un rendez-vous collectif à l'ANPE pour les chômeurs cinglés qui se mettent à créer leur boite. En temps normal, c'est 13 mois de gestation en moyenne.
Pourquoi je parle de sueur et de front ? Parce que nous avons pondu pléthore de dossiers pour avoir aides et subventions, parce que j'ai passé un nombre de coups de fil pas croyable et ai été à moult rendez-vous pour ainsi dire que dalle : on nous promettait des merveilles financières et matérielles, et on a reçu des courriers de refus de 3 lignes. Alors qu'au téléphone ou en rendez-vous, même quand on appelle les ministères, tout le monde trouve ça génial, et nous assure des plus forts soutiens, pour au final récolter des lettres minimalistes et négatives.
Idem pour le local : on a pu en trouver un auprès d'un particulier via l'un de nos fournisseurs, l'imprimerie Chiffoleau à Nantes, alors que l'on avait contacté tout ceux qu'on pouvait contacter sur Paris : Mairie, SNCF, Ministères, etc... pour des cacahouètes.
Alors cette merveilleuse épopée, on doit sa réussite uniquement au travail de jeunes fous qui veulent à tout prix créer quelque chose de beau et de viable envers et contre tous, envers et contre une société qui n'aide en rien sa jeunesse.
Ca, c'est dit, et ça va mieux en le disant !
Derrière cette boutique et ce projet, il y a des bosseurs complètement tarés qui ne comptent que sur eux, et pas sur les aides de l'Etat. En contexte de crise, de chômage, et plus spécifiquement pour les jeunes diplomés, rien n'est fait pour nous aider. Ce projet et son lancement en sont la preuve.
Financièrement, nous n'avons aucun emprunt bancaire aux fesses. C'est près de 40 000 € qui ont été réunis auprès de la famille, de mes deniers personnels, et des amis. Gloire à nous tous ! Et gloire à leur générosité, leur confiance, leur soutien.
Je parlais de pari risqué, c'est le cas. On est en plein dedans. J'ai plus un radis, et j'ai des copains à rembourser. Mais nous, on est persuadé que ce que l'on fait, ça vaut le détour, c'est original, et on n'a pas l'habitude de le voir à tous les coins de rue. Il y a une gigantesque part de création dans tout ce projet, et on est convaincu que ça plaira, qu'on aura des "clients", et qu'on pourra développer pléthore de jolis trucs à l'avenir.
Là, ce que vous pouvez voir en ligne sur la boutique, c'est peut-être 10% de ce que l'on compte faire de ce projet. Parce qu'on ne compte surement pas s'arrêter là ! On compte bien tordre le cou et innover, notamment par la future mise en place des systèmes de droits d'auteur avec les artistes membres du collectif de Jackuse, et le lancement des téléchargements à prix libre pour tout ce qui est contenus numériques. Ca aussi, c'est coton, c'est du gros boulot, et on y arrivera !
Alors à vous, gens de passage sur ce blog (il y en a !), faites un tour sur l'après-Jackadit, allez voir cette boutique en ligne, et faites vivre ce projet et ce collectif. Nous acheter des trucs, c'est soutenir en plus de se faire plaisir. Mieux vaut filer son pognon à des jeunes qui en veulent que de filer ses économies en achats en ligne à feu la Camif ou la Redoute !
L'après-Jackadit, c'est le fait d'avoir réussi à faire pousser une jolie rose sauvage sur un fumier puant. Ce blog est né d'un fait divers ignoble, violent et barbare, et a conduit à la réalisation de ce projet. C'est transparent, ça suinte la sincérité et l'humain. Derrière vos écrans, il y a un tas de sensibilité et de rage de vivre, et c'est pas prêt de s'arrêter !
Jackadit bande encore. Ils sont en taule les barbares, mais ils ne sont pas encore jugés ! Y'aura de quoi dire pour retourner mémé dans sa tombe autant de fois qu'il le faudra pour finir de digérer, chier et torcher cette histoire. C'est dans le passé, et l'avenir nous appartient.