Double actualité pour les Versaillais de Phoenix ce 25 mai puisque parallèlement à la sortie de leur nouvel album “Wolfgang Amadeus Phoenix“, le quatuor se produisait sur la scène parisienne de la Cigale. Conséquence d’une journée particulièrement estivale sur la capitale, la chaleur est étouffante dans la salle dès l’ouverture des portes. On patiente avec l’excellent “Antidotes” de Foals en fond sonore jusqu’à l’arrivée des Bordelais d’Adam Kesher.
Je n’avais pas gardé un souvenir mémorable de la prestation d’Adam Kesher l’été dernier à la Route du Rock, un peu à cause de l’heure tardive, beaucoup à cause de la pluie qui nous glaçait les os. Est-ce le changement radical de température ou bien les progrès réalisés par le groupe bordelais, toujours est il que leur prestation sur la scène de la Cigale me parût beaucoup plus convaincante que celle au fort de Saint-Père. Nerveux et dansant, le post-punk d’Adam Kesher se révèle particulièrement efficace, à commencer par l’introductif Local Girl, présent sur “Heading For The Hills, Feeling Warm Inside“, le premier album des Bordelais. Le groupe nous gratifie également de quelques nouveaux titres présents sur leur “Continent EP” dont l’excellent Hanging Around, qui mélange habilement Cure et New Order. Une excellente mise en jambes.
Après une 1/2h qui semble une éternité dans la fournaise de la Cigale, les lumières s’éteignent enfin pour laisser la place aux Phoenix en formation live, c’est-à-dire accompagné par Rob au clavier et Thomas Hedlund à la batterie. L’assistance rugit de plaisir lorsque résonnent les premières notes de Lisztomania, le premier single de leur nouvel album, assurément l’un des tubes de l’année en cours. Thomas Hedlund se montre particulièrement impressionnant derrière ses fûts, lui qui officie également dans le groupe de post-hardcore suedois Cult of Luna. Si les titres de “Wolfgang Amadeus Phoenix” se taillent évidemment la plus grosse part du gâteau (1901 ; Lasso ; Girlfriend…), les albums précédents des Versaillais ne sont pas oubliés, pour le plus grand plaisir d’un public tout acquis à leur cause. Il faut dire que le groupe a fait du chemin depuis “United” et a accumulé les tubes comme d’autres enfilent les perles. C’est bien simple, chaque titre ou presque est un tube et provoque cris de joie et acclamations. Long Distance Call ; Too Young ;If I Ever Feel Better ; Everything is Everything; Rally ; Consolation Prizes…tout y passe ou presque. Thomas Mars et ses acolytes ne sont certes pas très communicatifs ou très bavards entre les morceaux mais les sourires qui inondent leurs visages suffisent à imaginer qu’ils sont ravis voire un peu intimidés par l’accueil du public de la Cigale. Au bout d’une heure, le groupe quitte la scène après avoir longuement remercié le public, puis revient pour 2 titres dont un Rome/Napoleon Says interprété en partie dans la fosse par Thomas Mars, conclusion d’une excellente prestation de l’un des rares groupes français à pouvoir rivaliser sur la scène internationale.