L'Etat du Pendjab, dans le nord de l'Inde, est sous strict couvre-feu aujourd'hui au lendemain de la mort de deux manifestants lors d'émeutes consécutives à des affrontements dimanche entre sikhs à Vienne (Autriche).
Des soldats et policiers patrouillaient dans les principales localités de cet Etat septentrional qui abrite la plupart des quelque 20 millions de sikhs indiens. Les forces de sécurité ont ordonné aux commerces, bureaux et écoles de rester fermés car "la situation demeure tendue", a dit à l'AFP un officier de la police.
Le Pendjab s'est embrasé hier en différentes villes, où des sikhs de communautés rivales se sont affrontés et se sont aussi battus avec la police et et l'armée, puis ont incendié un train et des véhicules.
Deux personnes ont été tuées par les forces de l'ordre et 12 autres ont été blessées.
Le premier ministre indien Manmohan Singh, un sikh tout juste reconduit à la tête du gouvernement fédéral, s'est dit "profondément affligé" par ces violences et a appelé au calme.
Une querelle religieuse dans un temple sikh de Vienne a dégénéré dimanche en affrontements à l'arme à feu et au couteau, faisant un mort, un des deux gourous sikhs venus d'Inde, Sant Rama Nand, et 16 blessés. Le second gourou, Sant Niranjan Dass, 66 ans, est dans un état critique.
La mouvance sikh à laquelle appartient le temple de Vienne ouvert en 2005 s'élève contre le système des castes -- hérité de l'hindouisme -- et est accusée par d'autres branches de ne pas respecter à la lettre les commandements du sikhisme.
Cette religion monothéiste fondée au XVIe siècle est un mélange d'islam et d'hindouisme. Son créateur, le gourou Nanak, dénonçait la hiérarchisation en castes et estimait que tous les êtres humains étaient nés égaux.