Joyce Carol Oates et l'un des écrivains américains contemporains les plus brillants. Depuis quelques années, elle écrit également pour les adolescents. Il y a quelques mois, je vous avais présenté Délicieuses pourritures ; dans Zarbie, on y retrouve la même influence : perversion, rapports de force, portrait d'êtres à la fois brillants et magnétiques, victimes subjuguées...
Nous rencontrons une famille sans histoire, dominée par le père, le brillant reporter sportif Reid Pierson. Ce dernier est célèbre et estimé dans tout le pays; il habite avec sa femme Kate et ses deux filles, Frankie et Samantha, dans une magnifique maison sur les hauteurs de Seattle. Pierson est un véritable héros dans sa famille. Une ombre pèse cependant : sa femme souffre de plus en plus de servir de faire-valoir à Reid. Elle décide de gagner en indépendance et d'ouvrir un atelier de sculpture...A partir de ce moment tout bascule...Le couple se dispute de plus en plus...
Cette histoire, toute simple au début, nous est racontée par la fille aînée du couple, Frankie, surnommée "Zarbie" par un garçon qui avait tenté de la violer...Derrière une sensibilité à fleur de peau, elle cache une farouche détermination. Nous avons l'impression de lire une histoire banale de divorce...Mais tout bascule dans le triller psychologique à partir du moment où Frankie découvre que son père violente sa mère. Il manipule ses deux filles pour les monter contre sa femme. Puis un jour, la mère disparaît. L'enquête commence...
La qualité du récit réside dans la description de la tension psychologique et dans l'évolution des personnages ; comme toujours chez Oates, nous sommes plongés dans un cadre idyllique, au sein d'une famille aisée et sans histoire. Mais une ombre assombrit ce paradis. Le mal est incarné par une personnalité brillante qui hypnotise son entourage.
L'histoire est d'autant plus forte qu'elle est racontée par une adolescente qui saisit par bribes ce qui est en train de se passer. Un magnifique triller aussi bien pour adolescents que pour adultes.
Décidément, Joyce Carol Oates me passionne. Je pense que je vais continuer à explorer son oeuvre.