La visite de cette exposition pourrait commencer par l’oeuvre de Karim SAIFOU , où l’on peut reconnaître des caractères sumériens qui semble être la première langue écrite connue.
Karim SAIFOU nous propose également une oeuvre originale représentant sous forme d’un livret, une visite du musée de Bagdad, un hommage nostalgique à sa culture et à son pays d’origine.
Haïa MARUANI nous dévoile toute la symbolique de l’alphabet hébraïque. Vingt deux lettres illustrées selon les textes du Talmud. Haïa Maruani nous explique dans un petit livret accompagnant ses oeuvres, la valeur de chaque lettre, par exemple, on peut apprendre que “le Daleth, ci-contre est la 4ème lettre de l’alphabet et que sa valeur numérique est 4. Le Daleth correspond au 4ème jour de la création, jour où D’ieu a placé les luminaires (lune, soleil, étoiles, …). Lorsque Daleth signifie “porte”, elle renvoie à la porte de D’ieu à laquelle frappe le fidèle, mais aussi à la porte à la porte de l’homme de bien à laquelle frappe le pauvre (dal). Référence au precepte majeur à la générosité du fidèle. …”
Une autre représentation de l’alphabet hébraïque est proposée par Maureen ROSILIO, lettres dansantes, couleurs vives et fraîches, comme pour séduire les enfants et les inviter au monde de la lecture.
Une exposition sur les lettres ne saurait-être sans une représentation de la calligraphie arabe.Dans certaines oeuvres islamiques, l’écriture stylisée a été raffinée à tel point que l’élégance prend le pas sur la lisibilité.C’est le cas des oeuvres de Nurieh MOZAFFARI, artiste iranienne, dont la série proposée est un poème pictural d’amour.
ARTALI, à la limite de l’abstraction, utilise la calligraphie arabe pour jouer avec la couleur et les textures
Un nouvel horizon nous vient de La Réunion. Entre Asie et Afrique, elle bénéficie de la richesse de ces cultures et Sylvie GESBERT DE LINEA qui y vit depuis plusieurs années s’est imprégnée de ces différents courants pour les exprimer par une gestuelle spontanée allant du pictogramme à la calligraphie chinoise, évoluant jusqu’à l’art urbain.
La lettre, en se combinant aux autres prend toute son envergure et Virginia Woolf a fait du mot un très bon usage. Tsila GOLDSTEINreprend dans ses oeuvres des phrases de cet auteur féministe londonienne au sein de tableaux dont le média principal est constitué de tissus et dentelles, vêtements qui eux aussi sont des signes d’appartenance, qui eux aussi ont un langage.
Le signe a également été interprété par nos artistes comme la note de musique et le texte comme la partition, deux artistes nous ont proposé des travaux utilisant des collages de partitions. Deux sensibilités très différentes, Christiane GUERRY évoquant la musique classique, avec des couleurs chaleureuses, une grande fantaisie picturale et Martine RAVIGNON croquant des portraits de Barbara sur des partitions de ses célèbres chansons, évoquant avec délicatesse la vie de la chanteuse.