Mardi, Sarkozy fustigeait les piquets de grève persistant dans les universités. Jeudi, Xavier Darcos s'est lâché, en proposant d'assermenter le personnel éducatif afin qu'il puisse fouiller les élèves. Samedi, Michèle Alliot-Marie déclarait qu'elle n'avait "pas le droit d'avoir peur" des jeunes. Christian Estrosi, le maire de Nice mandaté par le président pour proposer de nouvelles mesures de sécurité anti-jeunes, préfère faire installer des portiques anti-armes dans les établissements de sa ville, les écoles communales y compris.
La Sarkofrance s'inquiète-elle des jeunes ?
Jeudi dernier, Xavier Darcos planchait devant le congrès de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep), à La Rochelle. C'est là qu'il a proposé d'autoriser les fouilles des élèves à l'intérieur des établissements, par le personnel administratif, ainsi que la création d'une "force mobile d'agents" capables de se déplacer rapidement dans les écoles : "Ce que nous voulons, c'est dissuader les candidats à la violence" (...) "Il faut pour cela donner aux personnels des moyens juridiques et matériels d'agir". Evidemment, la proposition a suscité un tollé.
Le 19 mai, Sarkozy parle d'innovation devant les salariés de l'entreprise SIAT BRAUN. Petite raillerie au passage contre ces universités qui préfèrent les piquets de grève et la validation des diplômes sans obligation de présence au cours... De quelles universités parlent-ils ? C'était simplement une raillerie, une provocation présidentielle de plus de la part d'un chef d'Etat qui pourtant s'inquiète de l'embrasement sourd et persistent du milieu éducatif. Nicolas Sarkozy ne sait-il pas se maîtriser ?
Sarkozy, les universités et les piquets de greve...
par politistution
Samedi, Michèle Alliot-Marie s'est joint au concert des inquiets: dans le JDD-qui-paraît-aussi-le-samedi, la voici qui explique qu'elle n'a pas peur d'un "Colombine à la Française", du nom de ce collège américain qui fut dévasté par deux ados armés jusqu'au dents, et qui inspira des films à Gus Van Sant ("Elephant") et Michael Moore ("Bowling for Colombine"). Sur le fond, la ministre de l'intérieur récuse l'idée de Xavier Darcos: il lui paraît trop compliqué de transformer les recteurs en officiers de police judiciaire, et les conseillers principaux d'éducation en auxiliaires de police: "Ce ne sont pas des titres honorifiques, mais des compétences juridiques ; ils sont attribués par l'autorité judiciaire, qui ne plaisante pas avec ses critères. Pour être OPJ ou APJ, il faut passer un concours ou un examen, et être formé très sérieusement."
Xavier Darcos devait l'ignorer...