Test : Warrior Epic, en attendant Diablo 3 ?

Publié le 25 mai 2009 par Guls
Diablo 3 s'est posé une mission simple : prendre tous les éléments qui font le succès de la série, et les passer online. Mais avant sa sortie, un petit MMO gratuit a fait de même. Son nom est Warrior Epic. Alors, le poulain a-t-il de quoi résister à l'arrivée prochaine du mastodonte de Blizzard ? Notre réponse en test...

Du hack et du slash
Warrior Epic est un Hack & Slash online développé par Possibility Space, d'illustres inconnus, et édité par GOA, qui s'occupe notamment de Warhammer Online et autres petits jeux free-to-play. L'histoire du jeu s'annonce lorsque vous le lancez pour la première fois et s'oublie très rapidement tant elle est banale : un grand empire dominait le monde avant, mais la guerre civile a mené celui-ci au chaos ; au milieu de ce chaos émerge le Royaume de Providence qui doit restaurer l'ordre dans le monde, et c'est là que vous aurez votre rôle à jouer.
Rien de bien innovant dans le scénario donc, ni dans les graphismes, qui rappellent fortement le second Dungeon Siege (pourtant sorti en 2005) : le monde en 3D isométrique est plutôt coloré, les animations sont relativement statiques mais honorable. Bref, c'est honnête mais pas de quoi faire sortir le jeu du lot.

Et du côté du gameplay ?
Au niveau des mécaniques de jeu, à première vue, on est également en terrain connu. Vous vous déplacez à la souris en cliquant sur le terrain ou sur des monstres qui vous attaquent, le combat est automatique si ce n'est quelques compétences que vous pourrez activer de temps à autres. Warrior Epic fait partie de ces jeux qui peuvent se jouer intégralement avec une seule main tant que vous ne discutez pas avec d'autres joueurs, ce qu'il est parfaitement possible d'éviter.
Du côté du volet "persistant" du jeu, cela semble plus intéressant et original puisque l'éditeur promet de mélanger la base hack & slash avec une couche de gestion. En effet, vous ne gérez pas un seul personnage mais tout un "Bastion", une forteresse que vous pourrez améliorer et à partir de laquelle vous pourrez recruter toute une armée. Ainsi, selon les missions (toujours instanciées) auxquelles vous vous joindrez, vous pourrez choisir l'un ou l'autre des combattants de votre bastion afin de compléter au mieux les autres joueurs.
C'est alléchant en théorie, mais dans les faits le tout se révèle décevant. N'imaginez pas un château en 3D dans lequel vous vous promenez : le Bastion ainsi que toutes ses salles sont simplement constituées d'écrans fixes dotés de menus. Vous pouvez y construire de nouvelles salles et ensuite meubler celles-ci mais l'intérêt n'en est que limité, d'autant plus qu'un soucis d'optimisation fait que le chargement des design au coeur du jeu prend un temps fou. Au final, Warrior Epic retranscrit dans la gestion d'un pseudo-fort tout l'aspect d'optimisation des MMO classiques afin de vous permettre de vous concentrer sur l'action réelle lors des mission.

A l'aventure compagnon...
Les missions peuvent être partagées avec un petit nombre d'autres aventuriers et se divisent entre les modes aventure et campagne qui permet de faire avancer le scénario. Une fois la mission choisie et votre groupe rassemblé (ou pas), vous vous retrouvez dans une carte formée par divers couloirs que reconnaîtront les fans du premier Diablo, dans laquelle il faudra tuer du monstre à répétition. La présence de pièges, de leviers et de passages à découvrir ou de coffres à récupérer égaillera parfois votre voyage entre deux tueries, mais ne vous y détrompez pas : vous êtes là pour étriper du monstre, et c'est tout. Quelques quêtes secondaires vous apporteront parfois des bonus mais ne sont pas nécessaires pour vous lancer à l'aventure. Votre personnage a un nombre de vies limité et peut être ressuscité au Bastion en cas de mort plus définitive, à moins que vous ne préfériez utiliser son âme à des fins autres.
Un bon point à noter pour la grande diversité de classes et races disponibles qui, si elles ne révolutionnent pas le gameplay, ont au moins le bénéfice d'apporter un peu de changement. Des classements de guildes, accessible parmi les menus du Bastion, apportent un peu de compétition sans être réellement intéressants. Le modèle commercial de Warrior Epic est la vente d'objets, et à ce niveau là on retrouve bien sûr les décorations pour votre forteresse, potions, et autres objets qui ne devraient pas trop influer sur le gameplay. Ajoutons à tout cela une traduction française relativement moyenne et encore pleine de bugs, et nous avons terminé notre tour d'horizon.

Conclusion : Bof
Warrior Epic n'est pas un mauvais jeu, mais il n'a vraiment rien de spécial. Son gameplay plutôt mou ne risque pas de faire d'ombre à un Diablo II pourtant sorti il y a 9 ans, et ses graphismes, bien que mignons, ne le démarquent pas non plus. La couche de gestion dont on pouvait espérer beaucoup s'avère limitée et manquant d'optimisation, et la traduction française a encore des manques. Alors certes, il est gratuit, mais quand on voit que Diablo II et ses add-ons se vendent maintenant autour de 10€, ça ne fait pas grande différence. Un titre intéressant mais manquant d'ambitions qu'on oubliera rapidement à la sortie de Diablo III.

Site officiel de Warrior Epic