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du tableau, encore

Publié le 25 mai 2009 par Lironjeremy
du tableau, encore

Comme si chaque partie, chaque détail repoussait le regard, chaque partie décevant parce que désespérément simple. On aura désespérément fouillé aux grandes œuvres le sentiment toujours à la toute extrémité qu’on n’y voit rien. Mais portée par une construction, un ensemble, la toile en posture de monument, la toile érigée. Comment la toile s’architecture alors ? De manière à la fois très simple, évidente, et formidablement compliquée, précise, cornélienne, intuitive et travaillée, curieusement. Quelque chose de très contradictoire apparemment, ou une intuition travaillée par quelque géométrie. Le tableau toujours déçoit, il est faut de mieux, il est ce qu’on a pu sauver de la bataille (avant la confusion du chef d’œuvre inconnu ou l’effacement total) et pourtant on hésite à le dire bien en deçà de l’idée qu’on en avait, au fond il est tellement autre, tellement curieux qu’on ne sait au fond trop quoi en penser. On s’aperçoit souvent que ceux-là qui nous ont laissé tiède, qu’on a laissé sans savoir s’ils étaient achevés ou pris dans une impasse, sont ceux auxquels on revient volontiers parce qu’ils résistent et continuent de nous intriguer. Définitivement ils semblent graviter dans un état difficile à dire. On sait curieusement que ce sont parfois les défauts qui relèvent un tableau, les traces de maladresses qui les font sincères, les coutures apparentes qui les font épiques. Bref, ce qu’on aura pas maîtrisé ni même voulu. Alors un tableau c’est quand le hasard s’en saisi par-devers nous ? Un tableau se fait dans l’entre deux ? Et là dedans donc continue de nous intriguer. Curieuse relation qu’on a parfois comme une foule, comme chaque fenêtre allumée à la façade d’un immeuble.


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