L’objet indispensable n° 9 : le Frédéric Lefèbvre

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir chez soi un Frédéric Lefèbvre. C’est pourtant un objet utile et ludique.

1. Le revival
Paris 2004. Sur les brocantes et vide greniers, se vendent à prix d’or seaux à glace oranges, chaises tulipes, et autres objets improbables des années 70.
Sarkozy, un jour de lucidité pensa à étendre le concept aux années 80 et inventa le Frédéric Lefèbvre. Coiffure toute droite tirée d’un salon Maniatis de Trifouillis les oies vers 1986, état d’esprit golden boy à la Bateman, le Lefèbvre était né.

2. La théorie du bouc émissaire
Nous savons tous que le français ne sait pas bien ce qui est bon pour lui. Il faut donc appliquer des mesures de bon sens, que le français n’approuve pas toujours, mais en fait si, il ne le sait juste pas. Mais s’il savait, il serait d’accord.
Prenons un exemple simple.
- Sarkozy : “Vraiment violer un enfant de 3 ans pour le tuer ensuite et l’enterrer dans un massif de dahlias c’est très mal, ne pensez vous pas ?”
- La foule : “Ah si vous avez raison.”
Sarkozy : “Je savais que vous seriez d’accord ; nous allons donc voter le paquet fiscal”.

Sauf que parfois, le peuple français est borné. Imaginons – c’est un exemple – un type qui t’explique en 2006 que la France est ruinée et qu’il faut faire des efforts. Imaginons le même qui trouve de liquidités pour les banques en 2008 et quelques milliards ici et là quand ca gueule trop. Le français a un peu Alzheimer mais quand même. On envoie donc le Lefèbvre (ou un autre ; ils se sont clonés).

3. The method.
Démonstration par l’exemple.
Lefèbvre : “Je propose de passer le smic a 200 euros et de donner un nouveau droit aux français, celui de bosser 68 heures par semaine”.
10 millions de grévistes dans les rues.
Sarkozy : “Ecoutez non. Il est allé trop loin et nous avons d’ailleurs eu une petite explication à ce sujet. Je vais donc remonter le smic a 400 euros et baisser le nombre d’heures de travail à 50″.
Applaudissements.
4. Le bon sens.
Frederic Lefèbvre pratique la pensé sarkoziste communément appelée “le bon sens”.
Exemples :
“quand il fait chaud, il ne fait pas froid”
“tuer c’est mal”
“télécharger c’est un peu comme vendre de la drogue à un enfant de 5 ans“.
“aider un sans papier favorise les incendies dans les centres de rétention”. etc.

5. Le goût du travail.
Frédéric Lefèbvre l’a bien compris ; le français a le goût du travail. C’est pour cela d’ailleurs que de nombreux français ne prennent pas leur congés maladies ; pas du tout à cause des trois jours de carence mais parce qu’ils aiment travailler.
Il faut donc leur permettre de le faire.
Comment ?
Idée n°1 lancée par Sarkozy : réduire le congé maternité
Idée 2 lancée par Lefebvre : travailler pendant le temps qu’il restera.

Là Lefebvre, malin comme pas un, propose le télétravail, applicable on s’en doute à tous et toutes. On commence déjà à installer des chaînes de montages chez les ouvriers en cas de maladie.
J’ai à ce sujet une petite idée que je vous soumets. On reconstruit des cités ouvrières mais façon grands dortoirs. On fout la chaine de montage au milieu. On réduit ainsi le temps de transport de l’ouvrier qui est bien content. Quand il est malade, ben il est déjà chez lui ! donc il peut bosser. (éventuellement on lui installe 5 PMU/française des jeux à côté de la chaîne, on appelle ca la réinjection salariale immédiate). MALIN NON ?

L’idée est bien sûr sur la base du volontariat, mot sans doute inventé pour remplacer l’expression te la fourrer sans vaseline.
Le volontariat veut dire une chose ; si tu le fais une fois, tu le feras à vie et si tu le fais, les collègues doivent le faire aussi.

6. La vaseline.
On entend d’ici les opposants à cette merveilleuse idée. Soumettons donc quelques idées à Lefebvre pour sa défense.
- la sémantique ; présenter l’idée come un nouveau droit. C’est gros comme un salaire de député (mais moins qu’un temps de présence à l’assemblée nat ‘) mais ca peut passer.
- La culpabilisation : ” ca se voit que vous n’avez jamais été au smic ! prendre un congé maladie/maternité quand on est au smic est très pénalisant ! s’il travaille, il ne sera plus pénalisé et pourra travailler. Mais je comprends bien que vous vous moquiez du petit peuple qui crève”..
- “c’est une question de BON SENS. Quand on est malade, on a pas forcément un cancer en phase terminale (enfin les traitements ont fait de merveilleux progrès, le vogalène ca marche bien et de toutes façons chez vous vous avez des wc alors ?)”.
- le présenter à l’avantage du salarié et pas du tout de l’entreprise. Exemple : “si vous avez envie de travailler quand vous êtes malade, votre patron, ne pourra pas vous en empêcher ! Lui qui ne rêvait que de voir tous ses salariés en arrête maladie et ben c’est bien fait pour lui, je l’en empêche !”.