Il y a deux ans jour pour jour, vingt-sept soldats de l’Armée libanaise ont été étranglés dans leur sommeil, par des membres d’une organisation terroriste directement liée à Al-Qaïda désignée par le nom de Fatah Al-Islam.
Vingt-sept soldats assassinés par des extrémistes retranchés depuis un certain temps dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared à proximité de la cité portuaire de Tripoli au Nord Liban. Des islamistes radicaux qui germaient tels des champignons dans un camp qui a gagné en superficie et en démographie au fil des ans.
La menace d’un empire fondamentaliste guettait cette ville depuis quelques années. Un article paru dans la revue hebdomadaire libanaise Magazine, mettait en garde contre l’apparition d’un émirat islamiste à Tripoli, et de l’élection d’un émir chargé de diriger la section Liban du réseau terroriste (cf. « Un émir pour Al-Qaida originaire de Tripoli ? » in l’Hebdo Magazine, 10 novembre 2006, p. 12).
Quelques mois plus tard, un article de David Morgan, publié par l’agence de presse Reuters, parle d’aides financières privées pourvues par de richards arabes à des
miliciens sunnites au Liban afin de semer la zizanie entre Sunnites et Chiites libanais (cf. MORGAN David, « Gulf Arabs boost aid to Sunni militants in Lebanon », in Reuters, 20 Mars 2007). Et il s’est avéré par la suite que la majorité des membres de ce groupuscule étaient des ressortissants saoudiens et palestiniens,
ainsi que des syriens, des libanais, des jordaniens, des yéménites, et des irakiens, qui ont combattu les Américains en Irak.
Bilan de ces opérations qui ont duré pendant plus de quatre mois : décès de plus de 170 soldats martyrs, tombés au champ d’honneur. 170 martyrs pleurés par leurs familles et par leurs collègues qui ont bataillé auprès d’eux mais qui ont eu la chance de survivre à ces combats fâcheux.
Les soldats libanais ont fait preuve de courage sans limite et de volonté spectaculaire. Avec un arsenal digne d’être exposé dans le musée militaire en raison de sa vétusté, et avec le génie des ingénieurs militaires qui ont doté les hélicoptères « antiques », de bombes aériennes afin de poursuivre le combat contre les terroristes, les soldats ont mené une bataille dure et pénible, qu’ils ont payé cher par leur sang valeureux. Ils ont, pour la première fois, foulé à leurs pieds ces fameux accords du Caire qui empêchaient la grande muette libanaise de pénétrer les camps de réfugiés palestiniens, ces accords tabous qui ont été abrogés en 1987, information quasi inconnu par le grand publique. L’Armée libanais, qui avait besoin d’un appui militaire internationale, s’était vu offrir par les Américains des Hummers au lieu de munitions ou d’avions de chasse – chose que refusent catégoriquement nos voisins frontaliers.
Après l’épisode odieux de Nahr Bared, et avec la destruction complète du camp, la reconstruction du camp, pour la plupart des Libanais, n’était pas tellement
acceptable. Comment construire du solide à des étrangers, ces mêmes étrangers qui partageaient leur quotidien avec les assassins des soldats libanais, et permettre que le sang de nos soldats
soient foulé au pied par ces gens-là. C’est une honte. Et pour les Libanais, et pour les Palestiniens.
La construction du camp a été chose facile : de l’argent en provenance de pays arabes a coulé à flot pour la reconstruction du camp. En mai 2009, un article du
site officiel de l’ONU a indiqué que l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a reçu un don de 25 millions de dollars de
l'Arabie saoudite pour la reconstruction du camp de Nahr el-Bared au du nord du Liban, don qualifié « d'une des plus importantes contributions jamais reçues par l'UNWRA »
(cf. « L'UNRWA reçoit 25 millions de dollars pour un projet au nord du Liban », in Centre d’actualité de l’ONU, 5 mai
2009).
L’article indique que la reconstruction du camp coûtera dans les 328 millions de dollars sur trois ans, somme qui aurait pu alimenter l’institution militaire libanaise. Il aurait été certainement meilleur de répartir ces familles dans les autres camps au Liban, et ne jamais permettre la reconstruction de ce camp, et le garder détruit, pour qu’il serve de leçon et que les combats qui y ont eu lieu ne soient plus jamais répétés.
A qui la faute ? A tout le monde. Aux Libanais en premier lieu, aux politiciens libanais, puis à tous ceux qui soutiennent les groupuscules terroristes. L’équipement de l’Armée du Liban est une urgence, parce que les camps palestiniens sont des bombes à retardement. La deuxième urgence est de désarmer ces individus à l’intérieur et à l’extérieur du camp, pour empêcher que la présence de ces gens – à qui les Libanais offrent une terre d’accueil « provisoire » en attendant leur retour en Palestine – ne crée d’autres catastrophes qui coûtera la vie à des dizaines de militaires valeureux, à des civils, ou à des hommes honnêtes et fidèles à leur patrie, comme le général François Hajj.
Enfin, à l’occasion du deuxième anniversaire du début des hostilités à Nahr el-Bared, espérons que le gouvernement puisse être assez conscient de la valeur du
martyr de ces 170 hommes, et leur rende un hommage en donnant aux noms des rues et des quartiers du camp reconstruits les noms des martyrs de l’Armée libanaise, pour apprendre une bonne leçon à
tous ceux qui ont, ne serait-ce qu’un instant, accepté la présence de terroristes au sein de leurs camps. Au 170 martyrs de l’Armée, paix à vos braves âmes. "
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