Lundi, 25 mai 2009
Deux facteurs expliquent cette remontée spectaculaire du huard qui pourrait fort bien se poursuivre, a expliqué David Rosenberg lors d’une récente entrevue au quotidien torontois The Globe and Mail. Jusqu’à tout récemment, M. Rosenberg était économiste en chef pour l’Amérique du Nord chez Merrill Lynch.
D’abord, c’est en Asie que l’on perçoit les premiers signes de relance économique. Ceci entraîne une augmentation de la demande pour les matériaux de base et les matières premières dont le Canada est exportateur. Les asiatiques doivent donc acheter du dollar canadien pour payer ces biens que nous leur vendons.
Mais aussi, le fait que la crise économique et financière canadienne soit beaucoup moins virulente que celle qui afflige les États-Unis pourrait pousser le huard encore plus haut, selon l’économiste. “ Avec le temps, le Canada sera perçu comme un bastion de stabilité “, dit-il. Comme beaucoup d’argent migrera vers les marchés des capitaux canadiens, le dollar canadien s’appréciera.
Mais si la hausse du huard avantage les vacanciers, elle n’augure rien de bon pour les manufacturiers canadiens dont la production est exportée. Prenez par exemple Bombardier qui produit la plus grande partie de ses avions au Canada, mais qui les vend à l’étranger.
Parce que ces manufacturiers exportateurs doivent assumer les coûts de production dans la devise qui monte et ensuite vendre leurs produits et être payés dans celle qui baisse, les profits chutent. Si le phénomène devait se poursuivre et que le dollar canadien se rapproche à nouveau de la parité avec le dollar américain, la menace d’un nouvel exode d’emplois vers des endroits où les coûts de main-d’œuvre et de production sont moins élevés refera surface.
Le débat sur les avantages et les désavantages d’une monnaie forte reprendra alors sûrement.
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