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François Bayrou et le nouveau visage du socialisme

Publié le 25 mai 2009 par Exprimeo

Quand Rachida Dati qualifie François Bayrou de "socialiste" lors du grand Jury RTL, elle croit lancer une attaque. Et si c'était un simple constat sans conséquence préjudiciable pour l'intéressé, bien au contraire ?
Pour que l'attaque de Rachida Dati en soit une lorsqu'elle qualifie François Bayrou de "socialiste", il importe de bien avoir à l'esprit l'identité actuelle de cette appartenance comme d'apprécier l'image de marque de cette identité.
Etre socialiste, c'est quoi ? C'est aujourd'hui une identité trouble qui recouvre des réalités multiples.
Le véritable tournant date de 2005. Une enquête Sofres conduite pour le Nouvel Observateur (décembre 2005) avait montré des évolutions accentuées depuis.
En 2009, être socialiste c'est une identité très éloignée de celle de 1981.
Trois changements majeurs sont intervenus :
- l'exigence de réalisme est largement prioritaire. Elle a gagné sur la radicalité,
- les divergences majeures entre la droite et la gauche sont marginales et sociétales. Elles vont porter sur la régularisation des sans-papiers, le mariage homosexuel, la sévérité à l'égard de la délinquance,
- la gauche "socialiste" s'incarne désormais dans la nuance du "plus" en matière de justice sociale.
Les grandes querelles d'hier comme la liberté de choix dans les établissements scolaires, la peine de mort ... ont disparu. Il reste peut-être encore un clivage majeur sur la place de la fonction publique.
La "gauche en couleur pastel" domine. C'est ce qui explique la percée de Ségolène Royal en 2006 avec des ancrages neufs et des affirmations en matière de sécurité, d'ordre qui ne trahissaient plus son camp d'origine.
Tant que les sujets n'iront pas sur des divergences sociétales qui peuvent cliver réellement droite et gauche, cette attaque est probablement sans prise réelle.
François Bayrou peut être devenu "socialiste" car le socialisme, en dehors de 4 ou 5 sujets, c'est la droite avec des "+" sociaux.
Ce nouveau visage explique d'ailleurs pour partie le désarroi qui est né et la fenêtre de tir pour "la gauche de la gauche".

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