De puis 2005, attachés à la recherche des mille et une manières de tondre le mouton, les crânes d'œuf du ministère considèrent les sommes allouées au remboursement à 100% des longues maladies comme un pactole auquel ils tailleraient bien des croupières.
Leur dernière attaque sournoise frappe de plein fouet la minuscule et fragile communauté des transexuels français..
Reprenons tout du début: Fin juin 2008, le directeur de l'assurance maladie Frédéric van Roekeghem avait proposé d'exclure de la prise en charge à 100% les médicaments soignant notamment des effets secondaires douloureux de certaines ALD. On soigne la maladie, mais pas les souffrances qu'elle engendre...
La commission a rendu son rapport le 26 novembre 2008, dans lequel elle préconisait de « réserver la prise en charge aux maladies longues et coûteuses », [ce qui était déjà le cas, n'est pas classé ALD (affection longue durée) qui veut...], de prendre en considération les revenus de l'assuré, d'exclure les dépassements d'honoraires et de revoir à la baisse la liste des maladies reconnues.
Or selon Act-Up, près de 50% des personnes atteintes du VIH en France vivent en dessous du seuil de pauvreté...Pour ne parler que du VIH...
Et puis, la crise a monopolisé l'information et on ne parlait plus trop de ce chantier lorsque....
…..lorsque donc Roselyne Bachelot annonce triomphalement le 17 mai dernier (journée mondiale contre l'homophobie) à la communauté trans de France et à leur associations que leurs nombreux appels avaient enfin été entendus et que la transexualité ne serait désormais plus considérée comme une maladie mentale.
Bonne nouvelle à priori, mais en dénouant le ruban rose de ce joli cadeau, les transexuels découvrent que du coup, ils n'entrent plus dans le cadre de l'ALD23 (troubles récurrents ou persistants) et sont donc exclus du remboursement à 100% pour tous les problèmes inhérents à leur situation.
Mettons tout cela sur la table: Ces remboursements sont de deux ordres: chirurgicaux, et médicamenteux (hormonaux et suivi psychiatrique).
Concernant le suivi psychiatrique, il faut bien considérer qu'il n'y a pas de lien de fait entre la situation de se sentir transexuel et un quelconque problème psychologique. Nous « subissons » tous notre préférence sexuelle, eux, comme les autres.
Si les transexuels ont des difficultés psychologiques, c'est à cause du regard méfiant,-voire hostile- que le reste du monde pose sur eux Ce n'est pas leur état qui les rend malades, c'est « nous »... La société qui leur cause ces désagréments leur en doit bien la réparation.
Reste les traitements hormonaux. Est-ce vraiment cela qui va couler la sécu?
A partir de là, les réactions partent dans tous les sens, mais surtout dans les mauvais.
« Ils réclament ça depuis des années, ils auraient pu prévoir »...
« Ils veulent le beurre et l'argent du beurre »..
Si ce sont vraiment des gestionnaires qui ont calculé cette exclusion, on peut s'interroger sur la validité de leur gestion, quand on voit ce que nous dépensons pour certaines autres choses, comme... un déplacement présidentiel, par exemple...
Ce n'est pas la même caisse, diront-ils? Quelle différence puisque c'est toujours notre argent qui les remplit toutes?
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