Péone, Alpes-Maritimes, mai 2009
Faut-il avoir longtemps détesté pour enfin aimer sans pudeur ? Faut-il s’être muré dans tant de questions pour s’ouvrir à toutes les réponses ? Faut-il entendre la pendule battre le temps pour oser s’avancer dans le monde ? D’où me vient aujourd’hui ce besoin si vif d’interroger le regard des chats et l’éclat des pierres, cette faim de me retrouver à corps touchant avec la plus petite fleur jaunâtre qui n’a l’air de rien comme ça, avec la flûte nocturne du hibou petit-duc et la source jaillie des racines d’un mélèze ? Où mes pas m’entraînent, et qu’ils m’entraînent encore loin dans les champs et les villages et les forêts, je cherche l’intrication sensuelle, l’entremêlement avec tout ce qui, de beau, de léger, de mystérieux, un jour ne me retiendra plus.