Il y a deux semaines, plusieurs milliers d'hectares des plus prestigieux vignobles du Bordelais ont été affectés en moins de quarante-huit heures par deux vagues d'orages de grêle très violentes.
«Certains secteurs comme celui de la commune des Portets ont été touchés à deux reprises. Cela représente pour les viticulteurs concernés de 30 % à 40 % de perte», indique Jean-Louis Vivière, directeur du syndicat de Graves, au sud de Bordeaux.
«Nous avons noté des précipitations de 40 millimètres, c'est-à-dire la moitié de ce qui tombe normalement en un mois», souligne pour sa part Catherine Dufour, adjointe au directeur du service vignes et vins de la chambre d'agriculture de Gironde. «Trois secteurs ont particulièrement été ravagés par la deuxième vague d'orages.Il s'agit du Libournais, de l'est de Saint-Émilion et des Côtes de Castillon.» Ainsi entre 50 % et 80 % des rameaux de grands crus comme le Château Dassault, Larmande ou Trimoulet ont été « pelés » par des grêlons atteignant 4 centimètres de diamètre.
«C'est une calamité du ciel qui fait partie de la vie du viticulteur, relativise Laurent Dassault, propriétaire du cru éponyme. La récolte 2009 sera extrêmement restreinte. Peut-être vendrons-nous mieux le millésime 2008.» En revanche, le Pomerol est peu touché.
Au total, les intempéries ont touché des milliers d'hectares. Mais il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts. «Nous n'aurons pas d'idée précise des incidences économiques sur le vignoble avant la fin de l'année ou courant 2010, dit Philippe Roger, en charge des affaires économiques de la Direction de l'agriculture et de la forêt de Gironde. La grosse inquiétude est pour les viticulteurs qui sont mal assurés - une grande majorité - ou fortement endettés.» En attendant, ils vont s'atteler à protéger la vigne afin d'éviter que les maladies se propagent aux rameaux sains.
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