Franchement, si on est sérieux 5minutes, et vous savez que j'adore être sérieux, la loi Hadopi, avouez qu'en soit on s'en fout complétement. Enfin presque...
Techniquement, le temps que la loi soit mise en service on aura déjà tous migré sur d'autres moyens de consommer de la musique. Oui, aujourd'hui le peer2peer, mais demain ?Sans être un fou d'informatique, un nerd averti, on peut simplement se dire que demain, avec l'avancée de la technologie, le streaming viendra supplanter la possession d'un morceau.Aujourd'hui, il est 10fois plus rapide de lancer un logiciel comme Spotify et d'ecouter directement des titres, plutot que de les télécharger. C'est simple, et Spotify c'est beau.
Contrairement à Deezer, Spotify se présente comme une sorte de iTunes, c'est le même principe, quasiment la même présentation et le catalogue est incroyable. Vous pouvez l'avoir gratuitement, et entendre une pub de temps à autre, ou alors payer un abonnement. Ensuite, il existe SimplifyMedia, c'est un peu un Deezer entre amis. Vous chargez SimplifyMedia sur votre ordinateur et vous pouvez inviter 30 amis a partager votre bibliotheque musicale, ce qui vous permet vous aussi d'avoir acces à la leur. SimplifyMedia est aussi disponible en application sur iPhone. Donc partout dans le monde, sur votre ordinateur ou votre téléphone vous pouvez écouter des titres sur les 30 bibliothèques de vos amis, instantanément. OK, aujourd'hui, on a pas forcément le Wi-fi ou un réseau 3g surpuissant partout, mais imaginez dans quelques temps, tout cela va évoluer très vite.Avec ce genre de système, nous n'aurons plus besoin d'acheter ou même de télécharger quelque titre que ce soit pour les écouter. Plus besoin de les posseder puisqu'ils seront disponibles partout, immédiatement, à n'importe quel moment et même en nomade.
Donc Hadopi sera dépassé, inutile, du temps et des millions d'euros dépensés pour rien. Le simple fait de posseder une oeuvre sera du domaine de la préhistoire.Donc 2 questions se posent ?1. Ceci ne résoud pas le problème de la rémunération des artistes et des créateurs de ses titres.2. A quoi ca sert de lancer une loi aussi archaique que Hadopi ?
Pour répondre au premier point, je dirais que c'est ce qu'on demandait au ministère de la culture et à ses messieurs des majors. Reflechir à un nouveau modèle économique pour la musique, penser le futur et arreter de creuser un trou dans le sable et d'y enterrer ses CD et sa tête avec. Le monde change et pendant qu'ils s'etripent sur le téléchargement, nous, consommateurs, nous commençons déjà à changer notre façon d'appréhender la musique. Depuis Spotify et Simplify, je n'ai jamais acheté un CD ni téléchargé un titre pour ecouter de la musique chez moi. Soit je le trouve chez un ami soit sur le programme. Voila, je n'achete rien et je ne suis pas un pirate. Maintenant, j'attends que la technologie rende le streaming parfait sur mon iPhone et on ne parlera plus jamais de posseder un titre, et le gouvernement n'aura rien fait pour aider les artistes à trouver une rémunération
Deuxième point. Pourquoi HADOPI ? Vous pensez vraiment que la France s'interesse au sort des artistes, dans un pays qui a toujours valorisé un seul type de culture élitiste et où les médias n'ont jamais aidé la musique à se développer hors de la variété. Bien sur on veut faire plaisir au Lobby des Majors, des distributeurs et des quelques artistes investis d'une mission de protection de leurs acquis, mais ce n'est qu'une façade.Ce qui interesse le gouvernement c'est la suite, Hadopi c'est simplement légitimer le fait de placer des mouchards derriere chaque ordinateur. Derriere la protection de la culture, on se donne le droit d'épier ce que chacun fait de son activité sur le net.
La suite ? Elle s'appelle Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI 2).Pour faire simple, et sous le gentil prétexte de nous proteger de la criminalité sur internet, cette loi permettra au gouvernement de filtrer toutes les informations entrant et sortant d'un ordinateur personnel. Pour la faire simple voici un extrait du projet de loi qui permet :
"sans le consentement des intéressés, d'accéder à des données informatiques, de les observer, les collecter, les enregistrer, les conserver et les transmettre, telles qu'elles s'affichent pour l'utilisateur ou telles qu'il les y introduit par saisie de caractère".
Je vous invite à lire cet article du Monde qui vous en dira plus.
Bienvenue dans "1984" les amis et profitez bien de ces derniers mois à pouvoir raconter n'importe quoi et faire les fous sur le net. Et la prochaine fois qu'on vous brandira le drapeau de la défense des pauvres artistes, certes louable, souvenez vous que derniere il s'en passe d'autres.
La défense de la culture passe par la réflexion et la mise en place d'une économie qui correspond à notre nouveau mode de consommation lié à internet, pas par des lois liberticides. C'est un fait, on a tous changé notre façon de faire et on continue d'évoluer, donc quel intérêt de légiférer sur hier. Et bien maintenant que HADOPI est passé, on le sait, et quand LOPPSI sera voté, je pense que personne n'ira défiler dans la rue, pourtant on est prévenu.