En effet à deux semaines du scrutin européen du 7 juin, les listes UMP restent en tête des intentions de vote mais reculent de deux points à 26%, tandis que celles du PS perdent un point à 21%, selon un sondage CSA que publie dimanche "Le Parisien/Aujourd'hui en France"
Doit-on pour celà en conclure que les français affirment par ce score leur satisfaction par rapport à la politique de Nicolas Sarkozy et de sa majorité ?
Selon un sondage Viavoice pour Libération à paraître lundi. 40% des personnes interrogées déclarent avoir une opinion "très positive" (10%) ou "assez positive" (30%) du président de la République. 57% (=) sont d'un avis contraire, dont 28% ont une opinion "assez négative" et 29% "très négative" du chef de l'Etat. Le premier ministre totalise pour sa part 45% d'opinions assez (34%, -4) ou très (11%, +2) positives, les opinions négatives progressent de deux points à 49%.
Ce qui relativise le futur score des listes UMP. Car cette fois-ci le premier parti de France sera celui des abstentionnistes
La part des Français voulant s'abstenir de voter aux Européennes est en augmentation de 3 points à 54 %, l'UMP restant nettement en tête des intentions de vote mais perdant deux points, selon un sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd'hui en France dimanche . 54 % des personnes interrogées disent vouloir s'abstenir, voter blanc ou nul au scrutin du 7 juin, selon cette enquête d'opinion. Elles étaient 51 % en avril. Source Le Point
Mais pourquoi diront certains, puisque l'Europe est notre avenir ?
Très simplement parce que :
- Le mode d'élection,
- le rôle du parlement,
-les traités contre lesquels on votre et qui deviendront applicables,
- les demandes d'adhésions de nouveaux pays au gré de la fantaisie des américains (Macédoine, Turquie)
- l'inertie de l'Union face à la crise économique et fiscale,
- l'ominprésence des lobbies et leur pouvoirs accrus dans les normes européennes,
Ainsi que l'obsession de la concurrence élevé au rang de philosophie de gouvernance lassent les meilleures volontés. Les élargissements de l'Union n'auront permis que la délocalisation et le dumping financier, l'Europe sociale ne bouge pas d'un poil puisque les britanniques continuent à disposer d'exemptions et chaque pays continue à tirer la couverture à lui.
La construction européenne nous montre tous ses travers et continue à nous chanter les louanges de la paix retrouvée. Dans un récent article, nous citions une étude qui indiquait que : " Pour le moment, on enregistre un fort différentiel de mobilisation selon la classe d’âge (30% de votants potentiels chez les moins de 30 ans contre 63% chez les plus de 60 ans)"
Et oui, les jeunes ne sont pas dupes lorsqu'on leur parle d'Erasmus ou des formidables opportunités de voyager ou de travailler dans n'importe quel pays de l'Union. Les autres ne sont pas non plus dupes et savent que UMP, PS et MODEM (UDF) ont bien souvent voté ensemble des textes de loi au nom du pragmatisme tout en s'en défendant au plan national.
Ce ratage est celui des politiques qui ont transformé une idée généreuse en machine administrative pondeuse de règlement et de plus en plus éloignée de nos quotidiens. La crise des producteurs de lait est le dernier exemple de l'incompétence et de l'incohérence de la gestion de l'Union. Les politiques en décidant de laisser les intérêts économiques "faire" l'Europe, ont abandonné le rêve des fondateurs en ne retenant qu'une zone de libre échange dans laquelle seuls les marchandises et capitaux se sentent à l'aise.
Les hommes ont été relégués au rang de consommateurs à qui il faut toujours en donner plus pour moins cher, même si c'est au prix d'une désindustrialisation massive et définitive.
Quel avenir dans tout ça ?
Alors, pour cette élection, aucun parti ou formation politique ne pourra revendiquer au soir du 7 juin la victoire, puisque chacun d'eux sera responsable du nombre incroyablement élevé d'abstentionnistes.
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