José Manuel Barroso, président de la Commission européenne depuis 2004, devrait être reconduit à la tête de celle-ci. La droite qui dirige 22 gouvernements sur 27 dans l’Union et pourrait à nouveau obtenir la majorité au Parlement le 7 juin, soutient l’ancien Premier ministre portugais. Celui-ci est également appuyé par plusieurs gouvernements de gauche au Royaume-Uni, en Espagne et au Portugal.
Un doute subsiste pourtant, car même parmi ceux qui le soutiennent officiellement, beaucoup reprochent à M. Barroso à la fois son inconsistance politique et sa philosophie non interventionniste (c’est-à-dire « libérale ») dans la crise économique – sans même mentionner le soutien actif qu’il apporta en 2003 à George Bush pour la guerre d’Irak ! Ainsi, par exemple, Nicolas Sarkozy a-t-il décidé de ne plus dire publiquement qu’il soutenait M. Barroso.
L’enjeu de sa reconduction est donc double. Devenu trop « libéral » à un moment où l’intervention massive de la puissance publique est légitimée par la crise, cette « faiblesse » constitue aussi, paradoxalement, son principal atout. En effet, un tel positionnement politique a le mérite de ne pas gêner le retour des grands Etats-membres sur le devant de la scène européenne – on a ainsi vu M. Barroso se tenir sagement derrière Nicolas Sarkozy pendant toute la Présidence française de l’Union à l’automne dernier alors que le Président français « gérait la crise ». De la même manière, face aux tentations protectionnistes, elles aussi revigorées par la crise, M. Barroso apparaît comme le défenseur intraitable du cœur battant de la construction européenne : la liberté sur le marché intérieur, celle qu’aucun gouvernement n’est prêt à abandonner.
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Cette chronique a été publiée dans le quotidien Nice Matin le 25 mai 2009.
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